- EAN13
- 9782072306945
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 26/03/2013
- Collection
- L'esprit de la cité - Des hommes qui ont fait la France
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le Pouvoir absolu. Naissance de l'imaginaire politique de la royauté
Arlette Jouanna
Gallimard
L'esprit de la cité - Des hommes qui ont fait la France
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782072306945
-
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
12.99 -
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
-
Aide EAN13 : 9782072306952
-
Fichier PDF, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
12.99 -
Fichier PDF, avec DRM Adobe
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 27,50
Le pouvoir absolu épouse la longue histoire de la monarchie. On l’imagine
souvent inscrit dans une logique immuable, jusqu’au procès d’indignité que
vont lui intenter les Lumières. C’est cette double image de la continuité du
système absolu et de son caractère fatalement subversif de toute justice que
cet ouvrage met à mal. Absolu, écrit Arlette Jouanna, signifie la possibilité
légale de transgresser les lois au nom d’une légitimité supérieure ; et cette
idée du pouvoir, loin d’être immuable, n’a cessé de s’infléchir à l'épreuve
des bouleversements qui agitent l’histoire politique de la royauté. Avant les
guerres de Religion, on l’ignore trop, le monarque ne pouvait déroger aux lois
qu’au titre de l’exception et de l’urgence. Et, même délié des lois, il
restait lié par la Raison, cet ordre juste que Dieu faisait régner dans le
monde. Mais la déchirure religieuse, en désagrégeant la cohésion sacrale du
corps politique, a fait perdre le sens de la correspondance – jusque-là si
évidente – entre la cité céleste et la cité terrestre : seul le roi en
personne pouvait désormais incarner l’unité des communautés désunies.
L’originalité radicale de la voie française aura été cette construction, à la
fois intellectuelle et institutionnelle, d’un espace politique extérieur et
supérieur aux passions humaines. Telle est la nouvelle figure du prince
absolu, projeté loin au-dessus des sujets dans une proximité mystérieuse et
solitaire avec Dieu. C’est cette transcendance qui confère à sa volonté une
autorité sans précédent, quasi sacrée, seule capable de tenir ensemble le
royaume.
souvent inscrit dans une logique immuable, jusqu’au procès d’indignité que
vont lui intenter les Lumières. C’est cette double image de la continuité du
système absolu et de son caractère fatalement subversif de toute justice que
cet ouvrage met à mal. Absolu, écrit Arlette Jouanna, signifie la possibilité
légale de transgresser les lois au nom d’une légitimité supérieure ; et cette
idée du pouvoir, loin d’être immuable, n’a cessé de s’infléchir à l'épreuve
des bouleversements qui agitent l’histoire politique de la royauté. Avant les
guerres de Religion, on l’ignore trop, le monarque ne pouvait déroger aux lois
qu’au titre de l’exception et de l’urgence. Et, même délié des lois, il
restait lié par la Raison, cet ordre juste que Dieu faisait régner dans le
monde. Mais la déchirure religieuse, en désagrégeant la cohésion sacrale du
corps politique, a fait perdre le sens de la correspondance – jusque-là si
évidente – entre la cité céleste et la cité terrestre : seul le roi en
personne pouvait désormais incarner l’unité des communautés désunies.
L’originalité radicale de la voie française aura été cette construction, à la
fois intellectuelle et institutionnelle, d’un espace politique extérieur et
supérieur aux passions humaines. Telle est la nouvelle figure du prince
absolu, projeté loin au-dessus des sujets dans une proximité mystérieuse et
solitaire avec Dieu. C’est cette transcendance qui confère à sa volonté une
autorité sans précédent, quasi sacrée, seule capable de tenir ensemble le
royaume.
S'identifier pour envoyer des commentaires.