- EAN13
- 9782221178560
- Éditeur
- FeniXX rédition numérique (Robert Laffont)
- Date de publication
- 1986
- Collection
- Les Hommes et l'histoire
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Septembre 1792 : logiques d'un massacre
Frédéric Bluche
FeniXX rédition numérique (Robert Laffont)
Les Hommes et l'histoire
Livre numérique
Septembre 1792 : vingt-trois jours après l'émeute du 10 août qui a renservé le
trône constitutionnel de Louis XV, des attroupements, plus ou moins
incontrôlés, entreprennent de purger les prisons de Paris. Des simulacres de
tribunaux populaires se forment. Les condamnés sont exécutés sur-le-champ, non
sans quelques raffinements de cruauté, par des patriotes armés de sabres, de
piques et de massues. En vingt-quatre heures, plus de 900 prisonniers sont
immolés sur l'autel de la Révolution triomphante, et près de 400 autres au
cours des quatre journées suivantes. 70 % des victimes étaient des détenus de
droit commun. Les autorités politiques et municipales ont laissé faire.
Longtemps enveloppés de brouillard par l'historiographie, les massacres de
Septembre apparaissent aujourd'hui comme ce qu'ils ont été : un acte de
violence totale, à la fois irrationnelle et stratégique. Loin d'être
accidentelle, cette violence s'inscrit dans la logique profonde du phénomène
révolutionnaire enclenché en 1789 : une logique de l'élimination. On ne
saurait opérer un tri entre la gloire et l'ignominie. Comme le proclamait
Clemenceau : La Révolution française est un bloc, un bloc dont on ne peut rien
distraire, parce que la vérité historique ne le permet pas.
trône constitutionnel de Louis XV, des attroupements, plus ou moins
incontrôlés, entreprennent de purger les prisons de Paris. Des simulacres de
tribunaux populaires se forment. Les condamnés sont exécutés sur-le-champ, non
sans quelques raffinements de cruauté, par des patriotes armés de sabres, de
piques et de massues. En vingt-quatre heures, plus de 900 prisonniers sont
immolés sur l'autel de la Révolution triomphante, et près de 400 autres au
cours des quatre journées suivantes. 70 % des victimes étaient des détenus de
droit commun. Les autorités politiques et municipales ont laissé faire.
Longtemps enveloppés de brouillard par l'historiographie, les massacres de
Septembre apparaissent aujourd'hui comme ce qu'ils ont été : un acte de
violence totale, à la fois irrationnelle et stratégique. Loin d'être
accidentelle, cette violence s'inscrit dans la logique profonde du phénomène
révolutionnaire enclenché en 1789 : une logique de l'élimination. On ne
saurait opérer un tri entre la gloire et l'ignominie. Comme le proclamait
Clemenceau : La Révolution française est un bloc, un bloc dont on ne peut rien
distraire, parce que la vérité historique ne le permet pas.
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