- EAN13
- 9782402304900
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Éditions France-Empire)
- Date de publication
- 1982
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
1981
L'année de François Mitterrand
Albert Lebacqz
FeniXX réédition numérique (Éditions France-Empire)
Livre numérique
Si l’Histoire de France ne se termine pas avec le précédent septennat (mais
nous ne retirons rien de ce que nous avons écrit sur la grande œuvre du
giscardo-barrisme), elle ne s’ouvre pas avec l’accession au pouvoir de
Monsieur François Mitterrand. Le sacre de l’élection lave le nouveau chef de
l’Etat de la démagogie du candidat, laquelle s’analyse comme la forme
démocratique du meurtre. Mais le Président n’est relevé définitivement que
s’il dépouille tout à fait ce que l’on appelait autrefois la faction. C’est
dire que la légitimité s’ajoute à la légalité par l’oubli d’engagements
électoraux, le sacrifice de préférences, la perte de compagnons
(éventuellement de Falstaff idéologiques), au bénéfice de l’Etat quasi
hypostasié dans une nouvelle version politique de la nation. L’art nécessaire
du chef de l’Etat consiste en une médiation avec charisme personnel entre « sa
» majorité électorale et la minorité, en vue de maintenir un consensus
national. Elu Président de la République par « le peuple de gauche », plus
quelques autres, Monsieur Mitterrand demeurera légitime s’il assure la «
continuité » selon un mode « centre gauche » correspondant à la sensibilité du
pays et ne déchirant donc pas le tissu social. La France est une personne. Au
prétendant, choisi par l’acclamation de foules, de la rencontrer et de s’en
faire « reconnaître ». Qu’il devienne son fils, et elle le légitime. Réduire à
peu « le parti séparatiste », comme disait le Général, parachèverait la grande
œuvre historique de la Ve République, mais il ne faudrait pas défaire la
France en croyant la décommuniser à la faveur d’une étreinte assassine. A.
Lebacqz
nous ne retirons rien de ce que nous avons écrit sur la grande œuvre du
giscardo-barrisme), elle ne s’ouvre pas avec l’accession au pouvoir de
Monsieur François Mitterrand. Le sacre de l’élection lave le nouveau chef de
l’Etat de la démagogie du candidat, laquelle s’analyse comme la forme
démocratique du meurtre. Mais le Président n’est relevé définitivement que
s’il dépouille tout à fait ce que l’on appelait autrefois la faction. C’est
dire que la légitimité s’ajoute à la légalité par l’oubli d’engagements
électoraux, le sacrifice de préférences, la perte de compagnons
(éventuellement de Falstaff idéologiques), au bénéfice de l’Etat quasi
hypostasié dans une nouvelle version politique de la nation. L’art nécessaire
du chef de l’Etat consiste en une médiation avec charisme personnel entre « sa
» majorité électorale et la minorité, en vue de maintenir un consensus
national. Elu Président de la République par « le peuple de gauche », plus
quelques autres, Monsieur Mitterrand demeurera légitime s’il assure la «
continuité » selon un mode « centre gauche » correspondant à la sensibilité du
pays et ne déchirant donc pas le tissu social. La France est une personne. Au
prétendant, choisi par l’acclamation de foules, de la rencontrer et de s’en
faire « reconnaître ». Qu’il devienne son fils, et elle le légitime. Réduire à
peu « le parti séparatiste », comme disait le Général, parachèverait la grande
œuvre historique de la Ve République, mais il ne faudrait pas défaire la
France en croyant la décommuniser à la faveur d’une étreinte assassine. A.
Lebacqz
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