- EAN13
- 9782847884289
- Éditeur
- ENS Éditions
- Date de publication
- 03/03/2014
- Collection
- Langages
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Aide EAN13 : 9782847884289
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Rassemblés autour de l'idée toute simple que la langue est d'abord un produit
social héritier des conflits dans lesquels elle s'est trouvée à la fois
militante, médiatrice et dépositaire, ce recueil d'articles et de chroniques
illustre en partie un vocabulaire sollicité par les dissensions sociales,
celui de la grève. On y verra comment se met en place - au 19e siècle surtout
- la résolution symbolique des conflits, soit dans des consensus provisoires
sur le sens, des tabous ou des novations en langage, soit par des mots flous
que déchirent des sémantismes et des appropriations contradictoires. Aucun
terme de ce champ qui ne soit en même temps enjeu de polarisation, de
modalisation, de coloration ou d'exclusion. Condamnation des trics et des
coalitions, phagocytages de peuple et d'ouvriers, opprobre sur les jaunes,
aménagement patient des confréries, des compagnonnages, des mutuelles, des
bourses et du syndicalisme confédéré, brandissement du Grand Jour puis du
Grand Soir, rejet officiel dans les argots ou reprise à contre-courant des
tenants du parler populaire... À la limite, l'incertitude de la désignation
(association, grève) tendrait à faire oublier les enracinements du vocabulaire
au cœur des représentations sociales et à faire croire aux définitions
minimales et abstraites des dictionnaires, Or, il paraît clair aujourd'hui que
le mythe d'une langue qui serait neutre a définitivement vécu. Les mots ne
sont pas grains de sable sans poids dans le vent de l'histoire. Ils sont le
vent et l'histoire.
social héritier des conflits dans lesquels elle s'est trouvée à la fois
militante, médiatrice et dépositaire, ce recueil d'articles et de chroniques
illustre en partie un vocabulaire sollicité par les dissensions sociales,
celui de la grève. On y verra comment se met en place - au 19e siècle surtout
- la résolution symbolique des conflits, soit dans des consensus provisoires
sur le sens, des tabous ou des novations en langage, soit par des mots flous
que déchirent des sémantismes et des appropriations contradictoires. Aucun
terme de ce champ qui ne soit en même temps enjeu de polarisation, de
modalisation, de coloration ou d'exclusion. Condamnation des trics et des
coalitions, phagocytages de peuple et d'ouvriers, opprobre sur les jaunes,
aménagement patient des confréries, des compagnonnages, des mutuelles, des
bourses et du syndicalisme confédéré, brandissement du Grand Jour puis du
Grand Soir, rejet officiel dans les argots ou reprise à contre-courant des
tenants du parler populaire... À la limite, l'incertitude de la désignation
(association, grève) tendrait à faire oublier les enracinements du vocabulaire
au cœur des représentations sociales et à faire croire aux définitions
minimales et abstraites des dictionnaires, Or, il paraît clair aujourd'hui que
le mythe d'une langue qui serait neutre a définitivement vécu. Les mots ne
sont pas grains de sable sans poids dans le vent de l'histoire. Ils sont le
vent et l'histoire.
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