- EAN13
- 9782897592868
- Éditeur
- Atelier 10
- Date de publication
- 06/04/2017
- Collection
- Nouveau Projet
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Croire en la démocratie, au-delà du populisme
Aide EAN13 : 9782897592868- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
1.49
Le 2 octobre 2015, le titre de la chronique hebdomadaire de Dana Milbank dans
le Washington Post prenait la forme d’un pari: «Trump va perdre, ou je
mangerai cette chronique.» Face à l’accumulation de scandales sexuels comme
financiers, à la multiplication des erreurs de communication et à la mise au
jour de sévères divisions internes, le chroniqueur était convaincu—comme tout
le monde dans les milieux branchés et progressistes—que la candidature de
Trump à la primaire républicaine était aussi factice que son bronzage. Aussi
vive que soit leur colère contre la classe politique traditionnelle, les
électeurs de la droite ne voteraient jamais pour un bigot misogyne, écrivait-
il en professant sa foi à l’égard du pragmatisme de l’électorat: «Ils n’ont
aucune envie d’élire un perdant assuré. Et c’est ce que Trump est.» En mai
2016, Trump remportait haut la main la nomination républicaine, et le
chroniqueur mangeait une copie de son article dans une capsule vidéo
humoristique. Une franche rigolade. Avec le recul, les pitreries de Milbank
sont un peu moins drôles, mais elles permettent de prendre la mesure du fossé
qui sépare l’élite politicomédiatique de la classe moyenne américaine. Depuis
la funeste soirée du 8 novembre 2016, journalistes, stratèges et commentateurs
progressistes—bref, tous ceux qui se sont trompés—cherchent à comprendre
pourquoi. Qu’un pays du «tiers-monde» élise un mégalomane narcissique et
autoritaire est presque dans l’ordre des choses, mais comment expliquer que
cela se produise dans la plus grande «république» au monde? La démocratie
serait-elle en train de défaillir? Si oui, pourquoi?
le Washington Post prenait la forme d’un pari: «Trump va perdre, ou je
mangerai cette chronique.» Face à l’accumulation de scandales sexuels comme
financiers, à la multiplication des erreurs de communication et à la mise au
jour de sévères divisions internes, le chroniqueur était convaincu—comme tout
le monde dans les milieux branchés et progressistes—que la candidature de
Trump à la primaire républicaine était aussi factice que son bronzage. Aussi
vive que soit leur colère contre la classe politique traditionnelle, les
électeurs de la droite ne voteraient jamais pour un bigot misogyne, écrivait-
il en professant sa foi à l’égard du pragmatisme de l’électorat: «Ils n’ont
aucune envie d’élire un perdant assuré. Et c’est ce que Trump est.» En mai
2016, Trump remportait haut la main la nomination républicaine, et le
chroniqueur mangeait une copie de son article dans une capsule vidéo
humoristique. Une franche rigolade. Avec le recul, les pitreries de Milbank
sont un peu moins drôles, mais elles permettent de prendre la mesure du fossé
qui sépare l’élite politicomédiatique de la classe moyenne américaine. Depuis
la funeste soirée du 8 novembre 2016, journalistes, stratèges et commentateurs
progressistes—bref, tous ceux qui se sont trompés—cherchent à comprendre
pourquoi. Qu’un pays du «tiers-monde» élise un mégalomane narcissique et
autoritaire est presque dans l’ordre des choses, mais comment expliquer que
cela se produise dans la plus grande «république» au monde? La démocratie
serait-elle en train de défaillir? Si oui, pourquoi?
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