- EAN13
- 9782374960371
- ISBN
- 978-2-37496-037-1
- Éditeur
- ÉPURE - Éditions et Presses universitaires de Reims
- Date de publication
- 13/06/2017
- Collection
- Approches interdisciplinaires de la lecture
- Nombre de pages
- 256
- Dimensions
- 14,8 x 4,8 cm
- Poids
- 340 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La langue du lecteur
Chollier Christine,
ÉPURE - Éditions et Presses universitaires de Reims
Approches interdisciplinaires de la lecture
Offres
La « résonance lectorale », thème de la précédente session, nous a amenés à
formuler la question d'un partage de la langue, entre auteur et lecteur. La «
langue du lecteur » est un des points aveugles de la théorie de la lecture.
Selon le sens commun, il est entendu que « l’auteur écrit » et que « le
lecteur lit ». Mais dans quelle langue le lecteur pense-t-il ce qu’il est en
train de lire? La question ne s’applique pas qu’à la lecture dans une langue
dite étrangère: elle vaut aussi pour tous les cas où l’écrivain et son lecteur
sont supposés partager la même langue naturelle.
Les théories du langage ont nommé idiolecte l’inflexion apportée par un
écrivain doté de quelque originalité à la langue commune conçue comme simple
outil de communication. Les grandes écritures modifient sans doute la langue
du lecteur, le transformant en quelqu’un « qui a lu Céline, Proust ou Joyce ».
Mais la lecture active et vraiment littéraire reconfigure le sens en
produisant son propre texte, qu’on l’appelle « contre-texte » ou « texte de
lecture ». Dans quelle mesure la langue du lecteur critique mime-t-elle celle
de l’écrivain? N’y a-t-il, de l’écrivain au lecteur, qu’une seule et même
langue à l’œuvre dans la relation littéraire ou convient-il d’envisager des
seuils séparant deux modalités de la même langue, voire trois, si l’on
distingue la langue du critique, à son tour inventive, de la langue de
communication courante?
formuler la question d'un partage de la langue, entre auteur et lecteur. La «
langue du lecteur » est un des points aveugles de la théorie de la lecture.
Selon le sens commun, il est entendu que « l’auteur écrit » et que « le
lecteur lit ». Mais dans quelle langue le lecteur pense-t-il ce qu’il est en
train de lire? La question ne s’applique pas qu’à la lecture dans une langue
dite étrangère: elle vaut aussi pour tous les cas où l’écrivain et son lecteur
sont supposés partager la même langue naturelle.
Les théories du langage ont nommé idiolecte l’inflexion apportée par un
écrivain doté de quelque originalité à la langue commune conçue comme simple
outil de communication. Les grandes écritures modifient sans doute la langue
du lecteur, le transformant en quelqu’un « qui a lu Céline, Proust ou Joyce ».
Mais la lecture active et vraiment littéraire reconfigure le sens en
produisant son propre texte, qu’on l’appelle « contre-texte » ou « texte de
lecture ». Dans quelle mesure la langue du lecteur critique mime-t-elle celle
de l’écrivain? N’y a-t-il, de l’écrivain au lecteur, qu’une seule et même
langue à l’œuvre dans la relation littéraire ou convient-il d’envisager des
seuils séparant deux modalités de la même langue, voire trois, si l’on
distingue la langue du critique, à son tour inventive, de la langue de
communication courante?
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