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Conseillé par Revue Etudes18 mai 2010
D'autres vies que la mienne
Comment affrontons-nous la mort et la maladie ? Comment vivons-nous notre vie ? Ceux que nous côtoyons nous le révèlent malgré eux, malgré nous. E. Carrère était au Sri Lanka lors du Tsunami, témoin de la disparition de la fillette d’un couple rencontré au hasard des vacances. Témoin de l’effondrement de toute une vie : plus rien n’est comme avant maintenant que Juliette n’est plus. Comment vivre alors ? Il y aussi le cancer de sa belle-soeur Juliette alors qu’elle est âgée d’une trentaine d’année, magistrate et mère de trois enfants. Combattre la maladie tout en reconnaissant son impuissance
à la vaincre. Impressionner son entourage par sa manière de vivre dans l’adversité. Lutter pour la justice en sachant que la vérité ne l’emporte pas toujours. E. Carrère a l’art de raconter la vie des autres, de partager cette intimité dans laquelle il nous plonge sans voyeurisme mais avec pudeur et respect.Etienne, magistrat et collègue de travail de Juliette, partage avec la famille ce qu’elle fut pour lui. Elle n’est plus mais n’en est pas moins présente en chacun de ceux qui l’ont connue. Ces histoires rejaillissent sur le présent de l’auteur, sur une vie d’homme et d’écrivain, sur les questions qui la traversent. Ecouter ceux qui ont été confrontés à l’expérience de la maladie et de la mort pour mieux redécouvrir ce qui fait vivre. « La pire défaite en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever. » L’écrivain a pour mission de garder trace de la vie, de garder la mémoire des vivants qui aujourd’hui ont disparu, de panser, ce qui peut être pansé, en faisant le récit d’autres vies que la sienne. Une vie qui n’en finit pas de se dire et de se partager. Apprenant qu’il devenait une seconde fois père, E. Carrère écrit : « malgré mon désarroi, j’ai pensé que mieux valait dire oui que non, et plus ou moins consciemment,
à tâtons, travailler à changer. »
Franck Delorme, rédacteur en chef de la revue Etudes -
Conseillé par Clara28 août 2009
L'HUMILITE ?
La façon de raconter d’un œil extérieur ces drames comme un journaliste ou quelqu’un qui observe et raconte , permet de ne pas sombrer dans le larmoyant.
Par contre, je trouve que l’auteur est imbu de sa personne ( et pas qu’un peu…), il ne peut pas s’empêcher de glisser ici et là, à plusieurs reprises, un certain narcissisme : « j’étais sur le tournage de tel film… » ou « alors que j’étais invité à la cérémonie bidule chouette –people ».Pour être honnête, si peu d’humilité m’a déconcerté sur un sujet aussi délicat