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La fille d'avril

Annelise Heurtier

Casterman

  • Conseillé par (Libraire)
    11 septembre 2018

    Un magnifique roman engagé

    1966, Catherine est une adolescente comme une autre. Son quotidien se trouve bouleversé le jour où, pour ne pas arriver en retard, elle se met à courir. Et cette expérience est, pour elle, une véritable révélation, la découverte d'une forme de liberté qu'elle ne connaissait pas. Un magnifique roman engagé sur la condition des adolescentes il n'y a pas si longtemps que ça… Les prémices du féminisme et du combat pour l'égalité des sexes. Coup de cœur ! A partir de 14 ans.


  • Conseillé par
    18 novembre 2018

    "Cours Catherine"

    Ce roman dénonce le rôle attribué à la femme dans les années 1960. En effet, cuisine, couture, ménage, ou encore soins aux enfants sont les principales occupations des femmes, qui se doivent de rester au foyer. Travailler à l’extérieur à cette époque là est mal perçu par la société, qui place l’homme comme chef de famille.
    Catherine, une jeune fille de 16 ans voit naître en elle le désir de courir. Elle va alors devoir lutter contre les stéréotypes, tels que : « une femme ne peut pas courir », « ça ne se fait pas », « elle va perdre son utérus et avoir des poils sous les bras ». C’est sa rencontre avec Daniel, 17 ans, issu d’une classe sociale favorisée qui va être déterminante : engagé au sein d’un comité d’action lycéen, il instruit la jeune femme et l’ouvre sur des sujets d’actualité inconnus pour elle. Il provoque un jour sans le vouloir un déclic en elle, et son conseil : « Cours Catherine, le vieux monde est derrière nous » est lourd de signification, puisqu’il va lui permettre de se libérer elle-même. La suite aurait été belle s’ils étaient tombés amoureux, mais cela aurait sûrement empêché Catherine de se révolter…
    Cette histoire passionnante d’une jeune adolescente qui se bat pour les libertés de la femme aborde sans complexe, sans tabou, des sujets tels que les règles, les poils, le corps tout simplement. Il est aussi une vraie leçon de vie, puisqu’on réalise que la vie des femmes dans les années 60 était difficile, et que c’est parce que certaines d’entre elles ont osé courir et se rebeller que l’on peut profiter de nos libertés actuelles !

    **Agathe, 14 ans**

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  • Conseillé par
    16 octobre 2018

    Le schéma narratif est assez classique : Izia, la petite-fille de Catherine, lui demande de lui raconter son histoire en lien avec des objets du passé qu’elle découvre. Mais il faut bien reconnaître qu’il fonctionne très bien et qu’il a quelque chose de douillet, de rassurant. Je me revois presque petite devant des films d’enfance, avec les grands-parents qui racontent des histoires, immortalisés sur des images qui vieilliront mal mais qui feront toujours leur petit quelque chose.

    Bref, je reviens dans le sujet. Catherine avait 16 à la fin des années 1960 et elle se découvre l’envie puis le besoin de courir pour se sentir exister, pour faire exploser les murs des convenances qui l’étouffent. Le monde que l’on impose aux femmes lui est trop étroit et elle découvre peu à peu que les règles imposées ne le sont pas pour la protéger ou en la considérant mais pour conserver un ordre établi. Le monde des hommes sur les femmes et les enfants. Car si le propos défend le droit des femmes de choisir la vie qu’elles souhaitent mener, il évoque aussi la place des enfants dans les familles et dans le société. Une place réduite à se taire et à écouter.

    Annelise Heurtier, dans cette image romancée mais documentée des années précédant mai 1968, permet également d’aborder la question des classes sociales et de son déterminisme. Pour avoir de l’argent il faut faire des études, pour faire des études il faut de l’argent. Alors quand Catherine obtient une bourse pour étudier et peut-être aller jusqu’à obtenir son baccalauréat, quand elle sent qu’elle peut courir comme le font les hommes, quand elle sait qu’elle vaut d’être elle-même, la bête qui sommeille peut sortir ses griffes et secouer le monde.

    Les personnages sont touchants, parfois irritants, mais font le décor d’un passé qui a évolué jusqu’à aujourd’hui. Il rappelle que s’il faut parfois du temps pour faire évoluer les mentalités, il ne faut pas se décourager et avancer pour les causes qui nous semblent justes.