- EAN13
- 9782251920351
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 13/09/2024
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Qui a peur de l'archéologie ?
La France face à son passé
Jean-Paul Demoule, Alain Schnapp
Les Belles Lettres
Livre numérique
Autre version disponible
-
Papier - Belles Lettres 21,90
Vous aurez beau arpenter les moindres recoins des fabuleuses collections du
Musée du Louvre, joyau de la capitale et de la culture françaises, vous n’y
verrez presque aucun objet archéologique mis au jour en France. Tous, dont des
splendeurs, sont délaissés au Musée de Saint-Germain-en-Laye, attendant dans
l’ombre, des crédits, du public, voire un président qui s’emparerait du lieu
pour en faire son « grand projet ». Pourquoi un tel déni institutionnel, donc
institutionnalisé, vis-à-vis de notre patrimoine ? Certes, c’est un travers
bien humain qui consiste à toujours regarder ailleurs plutôt que de baisser
les yeux pour fouiller sous ses pieds. Déjà, au deuxième siècle de notre ère,
l’écrivain voyageur Pausanias, autant historien que géographe, écrivait que
les Grecs montraient « plus de talent à admirer ce qui provient de l’étranger
que ce qui se trouve chez eux, en sorte que si les meilleurs de leurs érudits
ont analysé dans le moindre détail les pyramides des Égyptiens, ils n’ont pas
accordé le moindre souvenir au Trésor de Minyas ou aux murs de Tirynthe, qui
ne sont en rien moins admirables » (Béotie, IX, xxxvi, 5). En France
toutefois, ce travers prend des allures de névrose nationale aux conséquences
ahurissantes, parfois dramatiques. C’est l’histoire singulière de ce complexe
que raconte ce livre engagé et documenté. Porté par deux savants à la passion
communicative, il retrace le destin tourmenté de notre patrimoine
archéologique, s’autorisant toutes les questions qui fâchent, dont la plus
pressante : et maintenant ?
Musée du Louvre, joyau de la capitale et de la culture françaises, vous n’y
verrez presque aucun objet archéologique mis au jour en France. Tous, dont des
splendeurs, sont délaissés au Musée de Saint-Germain-en-Laye, attendant dans
l’ombre, des crédits, du public, voire un président qui s’emparerait du lieu
pour en faire son « grand projet ». Pourquoi un tel déni institutionnel, donc
institutionnalisé, vis-à-vis de notre patrimoine ? Certes, c’est un travers
bien humain qui consiste à toujours regarder ailleurs plutôt que de baisser
les yeux pour fouiller sous ses pieds. Déjà, au deuxième siècle de notre ère,
l’écrivain voyageur Pausanias, autant historien que géographe, écrivait que
les Grecs montraient « plus de talent à admirer ce qui provient de l’étranger
que ce qui se trouve chez eux, en sorte que si les meilleurs de leurs érudits
ont analysé dans le moindre détail les pyramides des Égyptiens, ils n’ont pas
accordé le moindre souvenir au Trésor de Minyas ou aux murs de Tirynthe, qui
ne sont en rien moins admirables » (Béotie, IX, xxxvi, 5). En France
toutefois, ce travers prend des allures de névrose nationale aux conséquences
ahurissantes, parfois dramatiques. C’est l’histoire singulière de ce complexe
que raconte ce livre engagé et documenté. Porté par deux savants à la passion
communicative, il retrace le destin tourmenté de notre patrimoine
archéologique, s’autorisant toutes les questions qui fâchent, dont la plus
pressante : et maintenant ?
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