Votre librairie disponible 24/24 h

Librairie La Galerne - 148, rue Victor Hugo - 76600 Le Havre

02 35 43 22 52

Revue des Deux Mondes avril 2023, Pourquoi travailler ?
EAN13
9782356502919
Éditeur
"Revue des deux mondes"
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Revue des Deux Mondes avril 2023

Pourquoi travailler ?

"Revue des deux mondes"

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782356502919
    • Fichier PDF, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    9.99

Autre version disponible

A quoi bon travailler ? La Revue des Deux Mondes consacre ce mois-ci un
dossier au travail, à ses racines antiques, à la vision qu’en avaient les
grands écrivains et à la valeur cardinale de nos existences qu’il fût jusqu’au
coup de mou qui nous frappe. Au-delà du curseur de l’âge, la réforme des
retraites, qui cristallise passions et tensions, interroge le sens du travail
car, comme l’illustre aux Etats-Unis la déferlante de démissions du « Big quit
», il se perd.

« Dans les années quatre-vingt-dix, plus de 60% des actifs considéraient que
le travail avait une place très importante dans leur vie, contre à peine 20%
aujourd’hui », observe Jérémie Peltier directeur général de la Fondation Jean-
Jaurés, qui vient avec Jérôme Fourquet de réaliser une enquête intitulée «
Grosse fatigue et épidémie de flemme ». Pas plus que le recul de l’âge de la
retraite, la crise sanitaire, dont l’impact a évidemment pesé, n’explique
tout. L’automatisation, l’individualisation des taches, l’intelligence
artificielle ou le manque de reconnaissance alimentent angoisse et malaise au
travail.

Echappons-nous plutôt en Saône-et-Loire en compagnie de Christian Bobin. Moins
de dix-huit mois avant sa mort, le poète-écrivain avait emmené Sébastien
Lapaque de Clermont-Ferrand au Creusot en train régional, dont la paresse
invite à regarder ce « très beau pays calme, quasi éternel ». Interrogé sur sa
terre natale et sur l’écriture, Christian Bobin raconte sa « science intime du
paysage », son goût de la lenteur et sa communion avec la nature. Amoureux du
Creusot, ville au « songe interminable », il s’identifiait à ses fougères,
confiant s’être déroulé grâce à l’écriture.

En cette année, où il aurait eu 80 ans, la Revue des Deux Mondes salue
également la mémoire de Philippe Séguin. Figure du gaullisme social, ardent
souverainiste, l’élu des Vosges a laissé une trace indélébile dans l’histoire
des idées et de la politique. S’il n’a jamais accédé à la fonction suprême, il
en avait la carrure. Alors que la démocratie, l’Europe et la France traversent
des moments critiques, la vision de cet homme, hors des modes et au légendaire
regard mélancolique, s’avère d’une redoutable acuité.

L’ancien président de l’Assemblée nationale aurait sans aucun doute souscrit à
l’analyse de Renaud Girard pour qui la France est en train de sortir de
l’histoire. Trente ans après la signature du Traité de Maastricht, qui devait
permettre à l’Union Européenne de prévaloir sur les Etats-Unis en termes
d’influence mondiale, force est de constater que ce scénario ne s’est pas
produit : « Le seul dirigeant occidental qu’on écoute aujourd’hui avec
attention, sur le plan économique comme sur le plan sécuritaire, c’est le
président des Etats-Unis ». Dans le concert des nations, la voix de la France,
et celle de ses partenaires européens, est de moins en moins audible. Y
compris sur leur propre sol, où seule une négociation directe en Washington et
Moscou pourrait mettre fin au conflit en Ukraine.

Bonne lecture !
S'identifier pour envoyer des commentaires.