- EAN13
- 9782402049115
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Complexe)
- Date de publication
- 1979
- Collection
- L'Autre et l'ailleurs
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Négritude : traditions et développement
Guy Michaud
FeniXX réédition numérique (Complexe)
L'Autre et l'ailleurs
Livre numérique
S’agissant de l’Afrique, la tradition se révèle vite un sujet explosif.
L’abandon de la tradition signifie-t-il nécessairement la trahison de son
origine et de son identité ? À en croire une certaine opinion occidentale,
l’Africain aurait avec sa tradition un rapport foncièrement passionnel. Mais,
l’Occident ne reste-t-il pas prisonnier de catégories créées par l’«
ethnologisme », incapable de se débarrasser de vieux préjugés ne pouvant
imaginer les Africains qu’en proie à la fureur des instincts et des mystiques
? L’attitude d’une certaine ethnologie consiste à se pencher sur les peuples
autres, non pour les connaître en tant qu’ils sont eux-mêmes, mais pour en
contempler l’image hors du temps et de l’espace ; prétendant par-là
appréhender à travers les traditions des Africains non pas un moment de leur
être, mais de leur essence même, leur vérité intime et définitive. Et
pourtant, sans l’historicité, par exemple le paysage que contemple
l’ethnologue reste dénué de sens. En réalité, certaines traditions sont en
déclin, d’autres au sommet de leur. courbe, d’autres encore en émergence. Dans
le monde afro-antillais, en pleine transformation, où sont les constantes et
les variables ? Peut-on projeter le passé dans le futur et quel passé, pour
quel futur, au nom de quelle différence, c’est-à-dire de quelle « identité »
problématique ? Le problème est d’abord pour chacun — individu ou groupe — de
définir et de choisir sur quel substrat, c’est-à-dire à partir de quelle
identité perçue et retrouvée il construira sa personnalité nouvelle. Une
personnalité qui puisse trouver son plein épanouissement et son efficacité à
travers les exigences du développement et l’élaboration de la société post-
industrielle.
L’abandon de la tradition signifie-t-il nécessairement la trahison de son
origine et de son identité ? À en croire une certaine opinion occidentale,
l’Africain aurait avec sa tradition un rapport foncièrement passionnel. Mais,
l’Occident ne reste-t-il pas prisonnier de catégories créées par l’«
ethnologisme », incapable de se débarrasser de vieux préjugés ne pouvant
imaginer les Africains qu’en proie à la fureur des instincts et des mystiques
? L’attitude d’une certaine ethnologie consiste à se pencher sur les peuples
autres, non pour les connaître en tant qu’ils sont eux-mêmes, mais pour en
contempler l’image hors du temps et de l’espace ; prétendant par-là
appréhender à travers les traditions des Africains non pas un moment de leur
être, mais de leur essence même, leur vérité intime et définitive. Et
pourtant, sans l’historicité, par exemple le paysage que contemple
l’ethnologue reste dénué de sens. En réalité, certaines traditions sont en
déclin, d’autres au sommet de leur. courbe, d’autres encore en émergence. Dans
le monde afro-antillais, en pleine transformation, où sont les constantes et
les variables ? Peut-on projeter le passé dans le futur et quel passé, pour
quel futur, au nom de quelle différence, c’est-à-dire de quelle « identité »
problématique ? Le problème est d’abord pour chacun — individu ou groupe — de
définir et de choisir sur quel substrat, c’est-à-dire à partir de quelle
identité perçue et retrouvée il construira sa personnalité nouvelle. Une
personnalité qui puisse trouver son plein épanouissement et son efficacité à
travers les exigences du développement et l’élaboration de la société post-
industrielle.
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