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Remèdes à la vie moderne
EAN13
2000037027016
Éditeur
Grasset
Date de publication
Dimensions
140 cm
Poids
215 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Remèdes à la vie moderne

Grasset

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INTRODUCTION?>La vie est une lutte chaque jour plus pénible qui, en multipliant les émotions, les inquiétudes, les agitations, crée la fatigue et le déséquilibre, redoutables adversaires des civilisations trop avancées. Le surmenage accompagné de réactions émotives est à l'origine de ce nervosisme contemporain dont chacun de nous est plus ou moins victime. Nous nous laissons emporter dans le tourbillon de l'existence moderne sans essayer d'organiser notre comportement et sans comprendre qu'à une vie nouvelle correspond une hygiène différente de celle que nous transmettent la tradition et la routine.L'homme n'est pas adapté à la vie qu'il mène actuellement, faite d'un rythme trop rapide, de chocs, de bruit, de nourriture frelatée, d'air pollué, de plaisirs violents et aussi de déplorables conditions de travail, en un mot, de tout ce qui est en opposition avec sa nature propre.L'évolution sociale de l'homme s'opère lentement, selon les règles de la nature, qui exigent que toute chose se fasse progressivement et non par à-coups brutaux, destructeurs d'équilibre. Or, depuis un siècle environ, et plus particulièrement depuis une trentaine d'années, une révolution s'est produite en profondeur, qui a bouleversé toutes les données acquises sans que l'homme ait suffisamment changé, tant dans sa constitution que dans sa manière de penser et d'agir. On peut avancer que l'homme d'aujourd'hui a un énorme décalage sur le progrès matériel que, véritable apprenti sorcier, il a lui-même créé.A mesure en effet que s'accroît le bien-être matériel, de nouveaux besoins se créent chez l'individu, tandis que l'accélération du rythme de vie augmente les risques de perturbation et de déséquilibre. Nous vivons une époque de précipitation, de rupture. Dans le domaine scientifique les découvertes multiples se succèdent à une cadence folle — hier c'était la bombe atomique, aujourd'hui ce sont les courses dans le cosmos, le voyage sur la Lune, l'électronique, l'énergie nucléaire — bouleversant nos conditions d'existence. A un récent congrès : « Gestion automatique et humanisme » qui s'est tenu à l'U.N.E.S.C.O., le docteur Bernard Lafay, secrétaire d'Etat à la Recherche scientifique, a fait le point des conséquences de l'entrée des ordinateurs dans la vie moderne.Il a montré le rôle primordial de l'informatique dans toutes les formes de l'activité des hommes, au point qu'on peut dire qu'il y a une civilisation de l'informatique en train de provoquer une véritable mutation dans les relations humaines. Cependant les mentalités, les idées, les concepts, en un mot l'homme lui-même, évoluent beaucoup moins rapidement que les technologies.Cette distorsion fondamentale dans les rythmes d'évolution de l'humain et de la machine prend aujourd'hui une acuité particulière, non seulement à cause de l'évolution accélérée des technologies, mais surtout parce que, aux certitudes croissantes de l'une, semblent correspondre des incertitudes sur l'homme et un accroissement de son déséquilibre.Maintenant tout change si rapidement que les processus d'adaptation biologique et socio-culturelle n'ont pas le temps d'entrer en jeu. Il apparaît que plus une population est exposée aux technologies modernes, plus elle est vulnérable et sujette à certaines formes de maladies chroniques et de dégénérescence.Dans une lettre à un ami, Jules Romains soulignait ce déséquilibre. Il écrivait :« Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mécanismes de la société industrielle n'ont cessé de se perfectionner, dans tous les domaines. Les moyens de transport se sont multipliés, en augmentant aussi bien leur confort que leur vitesse, qu'il s'agisse de l'avion, du train, du bateau, de la voiture. La production industrielle a accumulé les prouesses, intensifiant le nombre et la variété des produits offerts au public. Des objets dont la possession était autrefois réservée à quelques privilégiés sont mis à la portée de tous, d'autres, dont on n'osait rêver, ont été créés et répandus sur le marché.« Tout ce qui peut améliorer et faciliter la vie matérielle de l'individu, voitures, réfrigérateurs, aspirateurs, machines à laver le linge, à laver la vaisselle, quantité d'autres appareils ménagers, s'offre à l'appétit du public. Le réseau téléphonique interurbain a réalisé des merveilles ; il suffit de manipuler un cadran pour qu'automatiquement la voix de votre correspondant vous parvienne, non seulement d'une ville, ou d'une bourgade de France, mais même de l'étranger. La télévision a introduit dans la plupart des foyers des moyens d'information inédits, en même temps que des sources de distraction, voire de culture, qui ont transformé la vie des classes laborieuses.« Les procédés de construction se sont à ce point améliorés que de vastes bâtiments s'élèvent en quelques mois pourvus des derniers perfectionnements destinés à rendre plus facile la vie des occupants. Des agences de voyages organisent des randonnées et des séjours dans les pays les plus lointains, offrant au plus grand nombre l'occasion de connaître non seulement la Suisse ou l'Italie, mais la Grèce, l'Afrique, voire l'Inde ou les Etats-Unis. Bref, on n'en finirait pas d'énumérer les merveilles qui s'unissent pour procurer à l'homme la vie la plus confortable, la plus facile, la plus riche en distractions, qui lui ait jamais été offerte...« Cependant, jamais la vie quotidienne de l'homme civilisé n'a été aussi fatigante, aussi dure, aussi irritante. Jamais il n'a été autant question de dépressions nerveuses ou d'infarctus du myocarde. Jamais les gens n'ont été aussi prêts à se quereller, parfois à se battre, par pur énervement, et pour les raisons les plus futiles... »L'homme essaie bien de s'adapter, mais il ne parvient pas à suivre la cadence car le bouleversement a été trop rapide, aussi se sent-il dépassé, « désuni » comme on dit d'un athlète en course dont le rythme a été soudain interrompu par un incident. C'est alors que prend naissance une inconsciente angoisse.Autre trait dominant de notre époque, l'insécurité dans tous les domaines, politique, social, économique, la peur d'une nouvelle guerre mondiale et de ses effroyables conséquences, la hantise de la radioactivité qui n'est peut-être pas sans relation avec la recrudescence des cas de cancer et de leucémie si redoutés ; la peur aussi de l'accident plus banal qui vous guette dans votre voiture, sans oublier les petits incidents de la vie quotidienne.Cette insécurité crée une instabilité, une inquiétude plus ou moins intense, plus ou moins consciente aussi, selon les individus et les tempéraments, qui peut se traduire en agressivité ou au contraire en refus, en dérobades dans les rapports sociaux et aussi en maladies chroniques, comme cela a été démontré au dernier congrès de l'Office mondial de la santé, qui s'est tenu au printemps 1969 à Boston.Peut-être, un jour, de nouvelles formes d'existence plus saines, plus supportables, naîtront-elles de cette évolution des techniques. En attendant, il nous faut compter avec une phase très pénible de désarroi. Mais alors, comment en sortir ? En comptant uniquement sur nous. Il nous faut rechercher un équilibre en luttant contre les agressions répétées, multiples et variées, de la vie actuelle. Il faut réagir, en un mot il faut refuser de se laisser tuer. Ce n'est pas facile, mais nous en avons les moyens ; nous avons besoin d'adopter une hygiène qui soit véritablement un art de vivre, permettant à chacun de s'adapter aux conditions nouvelles de l'existence, de résister aux excitations du dehors et à ce nervosisme qui est le « mal du siècle ».Savoir vivre, c'est savoir s'alimenter, travailler, se reposer, suivant des règles qui concourent à assurer l'équilibre physique et moral. Savoir vivre, c'est obéir aux lois de la vie, qu'ont établies la science et l'expérience. C'est ce nouvel art de vivre que j'ai appelé l'euphorisme1.Nous verrons plus loin ce que doit être cette ligne de conduite que j'ai codifiée dans une méthode à base psychosomatique, propre à désintoxiquer le corps et l'esprit. Mais ce que je veux souligner tout de suite c'est la nécessité d'exploiter nos ressources intérieures, ces forces incalculables, suffisantes en tout cas pou...
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