Une maison désirée, voulue, rêvée qui se transforme peu à peu en une maison honnie, et le symbole de souffrances indignes. Carmen Maria Machado raconte son histoire. Celle d’une femme éperdument amoureuse d’une autre femme, tout aussi aimante jusqu’au jour où cette dernière devient mauvaise, avec tout ce que ça charrie comme sentiments vils et nauséabonds. Jalousie, violence physique et verbale, cruauté…
Pour en parler, l’auteure convoque avec grande maîtrise différents genres littéraires, du fantastique au « livre dont je suis le héros », elle joue avec les codes pour restituer cette relation perverse, dont la narratrice peine à s’extirper, tant l’emprise est insidieuse et perverse.
Par ce procédé, Carmen Maria Machado livre là un témoignage fort, saisissant, et qui fera date.
Un premier roman crépusculaire
C’est l’hiver à Villebasse, petite ville du Sud-Ouest de la France, un hiver rude et particulièrement rigoureux s’est abattu sur ses habitants, déshérités pour la plupart.
Leur vie est âpre, la violence, la précarité, la maladie se sont emparés d’eux, leur laissant peu d’espoir pour un avenir meilleur. Alors ils font ce qu’ils peuvent chacun à leur manière…L’arrivée d’un chien errant, tantôt protecteur, tantôt indifférent, ne fera que renforcer le profond désarroi de ces hommes et femmes esseulés.
Mêlant les genres littéraires avec finesse – du roman social au roman noir, en passant par le fantastique voire la fantasmagorie, Anna de Sandre réussit à instaurer un climat étrange dès les premières pages. On est comme saisi, dans l’expectative. Le rythme dans l’écriture renforce cet aspect-là, d’abord sinueuse et poétique, l’écriture devient par la suite plus mordante et plus terrible aussi, tant les personnages qu’elle décrit sont pathétiques et brisés.
Un premier roman crépusculaire, qui vous saisit par son étrangeté.
Bienvenue à Quality Land !
Quand les superlatifs (de préférence avec la terminaison -issime qui ne fait qu'accentuer l'emphase) sont légions, et que votre patronyme est remplacé par la profession de votre père ou de votre mère, vous pouvez craindre le meilleur ou le pire !
Bienvenue à « Quality land », un endroit où il fait bon vivre. Tout est sous le contrôle des algorithmes donc plus besoin de penser. Il suffit juste de suivre le mouvement à condition d'obtempérer et d'évaluer en permanence son "assistant numérique personnalisé". Alors quand un personnage un peu en marge, Peter Chômeur fait acte de résistance, on se dit que tout n'est pas perdu !
Drôle, sarcastique, truffée de trouvailles hilarantes, et parfois pas si loin de la réalité (cf le placement de produits poussés à son paroxysme) Marc-Uwe Kling signe la une satire bien sentie d'une société un poil trop connectée.
L'écriture du réel dans ce qu'elle a de meilleur !
C'est une histoire vraie, sur le fil que nous raconte Mathieu Palain. Le style est direct, le ton, sincère et sans artifice. On n'est pas du tout dans la posture, l'auteur raconte et c'est très réussi. Il raconte le pourquoi du comment et c'est tout un cheminement. Car oui, comment un jeune garçon si doué se saborde t-il ainsi ? Et pour quelle raison, Mathieu Palain s'intéresse-t-il tant à ce dernier ?
L'auteur passe beaucoup de temps au parloir avec Toumany Coulibaly, et découvre un personnage complexe, faussement nonchalant et extrêmement lucide.
Il tâtonne, s'interroge beaucoup et nous avec. Sur les failles d’un homme, d'une justice parfois dysfonctionnelle, mais aussi sur les raisons profondes qui l'ont poussé à rencontrer Toumany Coulibaly.
Un livre d'une grande humanité, un livre qui vous emporte et vous bouscule...
Cavalier, passe ton chemin
Roman
De Larry McMurtry
Traduit par Josette Chicheportiche
Éditions Gallmeister
Cavalier, passe ton chemin
Un grand roman d'une densité folle qui aborde des thèmes forts : la transmission, le conflit de générations, la violence dans son acception la plus large. Et puis c'est écrit d'une main de maître ! L'écriture de Larry McMurtry est empathique, d'emblée, on s'attache à certains de ses personnages : la figure du grand-père est remarquable de droiture et d'intransigeance, mâtinée d'un certain fatalisme.
A la fois dur et mélancolique, ce premier roman inédit de Larry McMurtry pose déjà les jalons d'une œuvre puissante.