Puissant et dépaysant
Le 3e tome des enquêtes de la police des rennes en Laponie est de nouveau un régal. Un polar dense et puissant. En bon journaliste, Olivier Truc propose un roman fouillé sur la vie des samis en Laponie.
Le conseil d'Anne-Marie
Premier roman suédois d'un acteur. Björn vient d'être nommé dans une nouvelle entreprise. C'est un jeune homme ambitieux, qui soulage son stress de l'open space dans une petite pièce dont il a découvert la porte juste entre l'ascenseur et les toilettes. Le problème est que ses collègues nient l'existence de cette pièce. Une fable au bord du rire et de la folie.
Le maître du Haut Château
De Philip K. Dick
Traduit par Michelle Charrier
Postface de Laurent Queyssi
J'ai Lu
Un récit plein d’humanité et de sensibilité
Par Frédéric : Et si l’Allemagne nazie avait gagné la guerre ? C’est le point de départ de cette uchronie (récit qui imagine un événement historique qui n’a pas eu lieu). Nous sommes dans le San Francisco des années 60, mais sous domination japonaise. L’est des Etats-Unis est tenu d’une main de fer par une Allemagne encore livrée aux nazis. Dans la partie japonaise, la colonisation se fait plus « douce », les deux cultures apprennent à se connaître et à s’apprécier. Nous suivons le parcours de plusieurs personnages, japonais ou américains, qui se croisent et cohabitent tant bien que mal. En toile de fond, le succès d’un roman qui imagine la victoire des Alliés … De la science-fiction, oui, mais sans artifices technologiques ou futuristes : un récit plein d’humanité et de sensibilité.
Témoignage saisissant
Le dernier roman graphique de Guy Delisle est une réussite. Il retrace plus de 3 mois de captivité d'un otage français kidnappé en Tchétchénie en 1997. Les choix graphiques épurés, les couleurs sombres, les cases serrées, tout nous aide à ressentir l’enfermement. Guy Delisle est un maître de la bande dessinée de reportage. Très fort.
Les mémoires dangereuses : de l'Algérie coloniale à la France d'aujourd'hui
Suivi d'une nouvelle édition de Transfert d'une mémoire
De Benjamin Stora
Albin Michel
Le conseil de Frédéric
Benjamin Stora, fils de pied-noir oranais, continue de creuser le sujet de la guerre d’Algérie. Il s’intéresse ici aux traces laissées par la colonisation et sa fin tragique : comment ceux qui ont subi la guerre d’Algérie (soldats, harkis, pieds-noirs, immigrés) ont ensuite transporté en France une mémoire coloniale. Culture de la violence, du pouvoir du plus fort, de l’illégalité qui mènera, via l’OAS, au programme idéologique du Front National ; mais aussi, par la violence d’Etat subie, à l’islamisme radical. Du XIXe siècle jusqu’en 2016, l’onde de la colonisation s’est propagée et peut encore être destructrice …