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Librairie coiffard

Manufacture de livres

18,90
Conseillé par (Libraire)
29 mars 2023

Conseillé par Stéphanie, Rémy, Morgan, Alexandra et Quentin

Ce n'est que dans les toutes dernières pages que l'on apprend la raison de la détention de la narratrice, double littéraire de l'autrice qui tient à souligner que, malgré sa large part autobiographique, ce livre est un roman.
Un roman qui s'ouvre dans une voiture de flic, un soir de printemps à Tunis. Trimballée depuis des heures dans une chaleur suffocante, la jeune française va passer par "La Geôle" avant de se retrouver dans la prison civile pour femmes de Tunis : La Manouba. Incarcérée dans le Pavillon D, en attente de son procès, Pauline arrive dans une cellule de 30 m2 occupée par vingt-sept autres femmes avec toute l'arrogance de sa jeunesse, ses certitudes de femme engagée, et si elle a un peu peur et a été ébranlée par les fouilles humiliantes des gardiennes, elle hésite encore sur l'attitude à adopter au milieu de ces femmes. On lui a fait penser que ces codétenues étaient des monstres et peut-être le sont-elles, pourtant c'est une solidarité régie par une multitude de règles que Pauline va découvrir. Elle déplace alors son regard, et en faisant ce pas de côté, c'est tout un monde qui se dévoile. C'est un geste et un malentendu qui vont la déstabiliser. Un soir, en prenant la main d'Hafida, elle la retourne machinalement pour y lire les lignes parce qu'adolescente elle s'était amusée à se renseigner sur la chiromancie. Les corps sont effacés en prison. Un simple toucher, et peut-être un peu de superstition, vont suffire à délier les langues et créer une intimité. Avec Pauline, le lecteur découvre l'histoire de ces femmes, et comme elle on s'interroge alors : qui sont vraiment la victime et le bourreau ?
Ce roman est un hommage à ces femmes emprisonnées qui se révèlent bien plus belles et complexes qu'on ne l'avait imaginé, c'est une histoire de sororité, d'un champs de mauvaises herbes qui se transforment sous nos yeux en un jardin fleuri parce que même si ces femmes sont certainement bien plus coupables qu'elles veulent le faire croire, elles sont fortes, elles sont puissantes et leur solidarité les élève, et le lecteur avec elles.
Un grand coup de cœur.

Éditions de L'Olivier

24,50
Conseillé par (Libraire)
18 mars 2023

Conseillé par Morgan et Rémy

La scène d’ouverture du dernier roman de Cormac McCarthy, "Le Passager", n’est pas sans rappeler le premier plan de "Twin Peaks" de David Lynch : « il avait un peu neigé dans la nuit et ses cheveux gelés étaient d’or et de cristal et ses yeux glacés et durs comme pierre ». Ce visage c’est celui d’Alicia, la sœur de Bobby Western. L’élément déclencheur de cette curieuse histoire, c’est l’inspection par Bobby d’un avion échoué au large des côtes : les médias n’en parlent pas et un passager manque à l’appel… Le récit alterne entre des scènes oniriques et grotesques issues de l’imagination d’Alicia, qui est internée à Stella Maris quelques années auparavant, et l’errance de Bobby au volant de sa Dodge à travers les États-Unis, poursuivi par des hommes aux motivations énigmatiques. Cette fuite de Bobby, hanté par les souvenirs de sa relation avec sa sœur, prend rapidement l’allure d’une quête métaphysique - car plus l’histoire progresse, plus l’intrigue s’obscurcit et tend à disparaître. "Le Passager" est un roman dense, inclassable, cryptique, marquant par son étrangeté et la qualité de son style. La « suite » de ce roman que l’on attend avec impatience, "Stella Maris", paraîtra en mai, et sera centré sur Alicia.

14,00
Conseillé par (Libraire)
14 mars 2023

Conseillé par Stéphanie

Sous une forme originale et poétique, Éric Pessan nous fait monter à bord de son enfance et de ses désillusions une fois atteint l'âge adulte. Impossible de se détacher de ces anaphores hypnotiques qui résonnent de façon si juste. Une anaphore est une reprise du même mot au début de phrases successives :
"Rien dans mon enfance - bon sang ! - ne laissait présager que tout serait toujours compliqué" (...)
"Rien dans mon enfance où je pensais que l'on grandissait avec des réponses ne m'a prédisposé à vivre avec des questions" (...)
"Rien dans mon enfance de m'a familiarisé à considérer autrui comme un simple porteur de virus" (...)
Et le lecteur oscille entre nostalgie, ironie et lucidité aux côtés d'un enfant devenu grand mais qui ne se résigne pas et dénoue encore et encore le mystère du monde grâce aux mots.

Conseillé par (Libraire)
10 mars 2023

Conseillé par Anaëlle

Gabrielle est une mère célibataire, elle vit simplement et profite des petits moments de bonheurs partagés avec sa fille, Lili. L’amour inconditionnel qu’elles se portent mutuellement leur permet d’avancer dans leur vie de tous les jours. Malgré l’argent qui peut se faire rare, Gabrielle garde les pieds sur terre tout en faisant preuve d’imagination pour que sa fille ne manque de rien et continue de s’amuser quoi qu’il arrive.
Les années passen, Lili grandit et comprend que la vie n’est pas toujours aussi facile qu’elle se l’imaginait et qu'elle ne veut manquer de rien plus tard. Elle décide de travailler plus intensément que les autres pour gravir l’échelle sociale et montrer que le milieu d’où l’on vient ne nous définit pas.
Dans ce roman, la mère et la fille se répondent à tour de rôles, deux monologues qui racontent le même événement ou ses conséquences selon le point de vue de chacune.
Entre amour fusionnel et fracture sociale, Aurélie Valognes nous offre son texte le plus autobiographique. Un hommage à sa mère qui l’a élevée et l’a laissée s’envoler quand il était temps.

Sibylle Orlandi

éditions Ex-Maudits

Conseillé par (Libraire)
9 mars 2023

Conseillé par Mathilde et Alexandra

De la poésie locale ? Et bien en voici ! La maison d'édition nantaise "Ex-Maudits" publie son premier recueil de poésie avec pour enjeu de mettre en valeur les poètesses de l'Ouest. Elles viennent de Bordeaux, Nantes et Rennes.
On se laisse facilement charmer par ces quatre styles différents, mais qui mordent comme le vent d'Atlantique.
Sibylle Orlandi plante le décor et nous accompagne dans le bouleversement. Marina Damjanovic apporte la sensualité et l'histoire des corps. Barbara Bigot-Frieden joue avec les mots, et sa musicalité résonne. Enfin, Théo Judit Mayer écrit la poésie en grand, avec du recul et beaucoup de force.
C'est piquant et tendre à la fois, de quoi varier les plaisirs !