Votre librairie disponible 24/24 h

Librairie La Galerne - 148, rue Victor Hugo - 76600 Le Havre

02 35 43 22 52

L'ODYSSEE D'HOMER... J. SIMPSON

Les Presses de la Cité

4 février 2011

Sabine Kroese est secrétaire dans une banque internationale à Amsterdam. Après un "burn-out", elle retrouve son poste. Mais l'ambiance au bureau n'a pas changé d'un iota : elle est toujours dans le collimateur de sa "supérieure", une véritable despote. La jeune femme, solitaire, est fragile, dépressive, quelque peu alcoolique. Elle est hantée par le passé et la disparition d'Isabel Hartman, sa meilleure amie, il y a neuf ans.

Sabine ne se rappelle rien de cette "dramatique" journée au Helder. Des souvenirs oubliés, refoulés, enfouis au plus profond de sa mémoire, qui vont refaire surface alors qu'elle s'amourache d'un des amis d'adolescence de son frère. En côtoyant Olaf, une porte s'est ouverte : le passé la rattrape. Les souvenirs ne la lâchent plus. Des bribes d'événements dont elle avait tout oublié lui reviennent en mémoire. Sabine veut savoir la vérité, d'autant qu'elle a l'impression "de savoir ce qui est arrivé à Isabel", sa meilleure amie en primaire, devenue "ennemie" au collège...

L'ombre d'Isabel ressurgit dans les rêves de Sabine. Son subconscient essaie de lui dire quelque chose. Des images la hantent : les lieux du crime, le meurtrier... Pour se libérer de son angoisse, elle décide de retourner au Helder et de mener sa propre enquête. Elle récupère les dossiers de disparition du journal local, rend visite à l'ancien concierge du collège, se rend au commissariat...

Une à une, les pièces du puzzle se mettent en place. Les différents protagonistes du Helder vont jusqu'à devenir, tour à tour, des suspects potentiels. Certains ont le profil type, pourrait-on être tenté de dire mais finalement, l'assassin n'est tout simplement pas celui que l'on croit... Une histoire rondement menée, une intrigue prenante et un final étonnant.

roman

Héloïse d'Ormesson

29 janvier 2011

Deux histoires se mêlent dans ce roman de Pierre Pelot. La première se déroule dans les Vosges, sous l'Occupation ; la seconde dans la même région, 60 ans plus tard. Le récit alterne entre le passé et le présent, ainsi que des récits contés et détaillés sur l'histoire de la région.

Pendant la guerre, une jeune institutrice, Maria Tobé, est enlevée par des maquisards. Son mari est collabo. Elle n'en savait a priori rien mais elle paiera, à la suite d'une dénonciation... Elle sera battue et violée, son mari, lui, exécuté. La barbarie n'est pas le monopole du camp ennemi... Un châtiment injuste qu'elle taira toute sa vie. Une infamie qui ne cessera de s'alourdir au fil des années, d'autant qu'elle lui laissera un "cadeau vachard", un enfant, un fils qui coupera les ponts à l'âge adulte...

On retrouve ensuite cette Maria, 85 ans, pensionnaire d'une maison de retraite vosgienne. Un jeune journaliste cherche à l'interviewer sur son travail de conteuse et historienne dans une radio locale. Une rencontre pas aussi innocente que ça. On devine un lien "plus intime" entre le jeune homme et l'octogénaire aimée de tous. Qui sont-ils l'un pour l'autre ? Que cherchent-ils ? Le passé ? La vérité ? Le présent ? Ils feront peu à peu connaissance. Sincères et dignes, ils dévoileront alors une partie de leurs secrets... Du moins ce qui est avouable...

27 janvier 2011

Quelle drôle d'idée que ce recueil qui compile des nouvelles sur les tueurs en série. Entre humour, violence, horreur et dégoût, les massacres se suivent, plus sauvages les uns que les autres. Un violeur multirécidiviste à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession, un tueur écolo, un prisonnier sadique, un pédophile au cœur d'or, un cannibale fin gourmet... Onze fables, onze portraits d'individus dégénérés qui hantent la société. Sont-ce bien là les travers glauques et sordides de la vie moderne ? En tout cas, on ne ressort pas indemne de ces histoires crues et cruelles. Restons toujours sur nos gardes...

Anne-Marie Métailié

26 janvier 2011

Suite à un chagrin d'amour, François Lizeaux quitte la France pour la Chine avec des rêves plein la tête. Même s'il arrive dans un monde dont il ne sait pas grand chose, il se sent étrangement chez lui et compte bien devenir quelqu'un !

Bilingue, il est nommé interprète au consulat de France à Shanghai. C'est un "modeste artisan sans prétention, un instrument de service. Mon rôle n'est pas de poser des questions, ni de me poser des questions, mais d'interpréter, point final". Sérieux et volontaire, il ira de déceptions en désillusions. Il croule sous les missions, fait des heures de travail à n'en plus finir... Le consulat l'exploiterait-il ? Un comble en Chine...

Alors qu'il aspire à être reconnu, "à donner de la consistance à son invisibilité", le "camarade Li Fanshe" se retrouve dans une position peu glorieuse. Pourtant parfaitement intégré à la société chinoise, il va petit à petit se rapprocher des interlocuteurs locaux. Audacieux et rusé, il se lance dans des activités annexes, louches mais lucratives. Une aubaine pour lui et sa femme An Lili qui recherchent "le profit maximal et la satisfaction de besoins essentiellement matérialistes". Toutes les occasions sont bonnes à saisir mais l'expatrié français ne tardera pas à être dépasser par les événements... En effet, au "royaume des Apparences", il faut toujours se méfier. Qui manipule qui exactement ?

Un récit prenant, à la fois drôle et cruel, et dont la prouesse de l'auteur est de dépeindre si parfaitement la vie à Shanghai que l'histoire permet au lecteur de s'imaginer corps et âme dans l'Empire du Milieu, à la place de ce héros bien naïf.

20 janvier 2011

Ingrid Betancourt retrace, en près de 700 pages, son calvaire de six ans et demi de captivité aux mains des Farcs, les Forces armées révolutionnaires de Colombie. De "véritables voyous" dont le terrain de jeu est la jungle colombienne, un environnement hostile. Un récit bouleversant. Le témoignage plein de lucidité d’une femme prisonnière au coeur de l’enfer, engagée dans une lutte acharnée pour ne pas perdre la conscience d’être encore vivante. Sa foi indéfectible, sa noblesse d’âme et son courage forcent, à chaque page, le respect et l’admiration.

La capture, la vie dans les différents camps, les marches interminables, des conditions de vie extrêmes, les tentatives d'évasion, les violences, les humiliations, les tensions, les disputes... On suit, jour après jour, semaine après semaine, mois après moi et année après année, le quotidien des otages, fait de hauts et de bas, totalement à la merci des humeurs des guérilleros. Un quotidien fait de journées interminables. Une lente et longue descente aux enfers... "Nous étions condamnés à la peine la plus lourde qu'on puisse infliger à un être humain : celle de ne pas savoir quand elle prendra fin", écrit l'otage franco-colombienne.

Alors que certains otages cherchent à s'adapter (à l'image de Clara Rojas), Ingrid Betancourt cherche, dès le départ, à fuir. "Plus que d'un assassinat, c'était d'une prise d'otage dont j'avais toujours eu peur". Elle décide de lutter. Pas de résignation mais une capacité à recevoir les coups, "comme un navire battu par les vagues, mais qui ne coule pas". Petit à petit, consciente que son extrême fragilité l'a rendue forte, elle décide de cacher ses émotions pour survivre. Elle apprend "à ne rien désirer" pour atténuer sa déception. Elle se retranche dans la colère, la rage et une extrême froideur pour parer aux chocs de l'adversité, du mépris. "Il ne faut pas céder au chantage, il valait mieux mourir que de se soumettre". Son seul devoir : récupérer sa liberté.

Mise à rude épreuve dans la jungle, la force de caractère d'Ingrid Betancourt est impressionnante. Aux certitudes et à l'envie de survivre succéderont, parfois, les doutes, la détresse, l'ennui, la maladie... Mais, face à des situations cruelles, intolérables, inavouables, elle tient tête. Remplie de haine : "Je compris que je pouvais être comme eux. Je pourrais tuer moi aussi". Mais toujours prête à pardonner... "Je ne veux pas être enchaînée à la haine, ni à la rancoeur. Je veux avoir le droit de vivre en paix. La compassion est la clef du pardon"...