BREST- LA HAGUE
C’était la journée idéale pour te parler du livre « les déferlantes » de Claudie Gallay. Mais, pour trouver les mots justes et surtout pour te montrer combien La Hague ressemble à Brest, j’ai voulu retrouver cette ambiance, cette atmosphère.
Ce matin, à l’heure où les gens sont encore confinés chez eux ou alors partis au travail, j’ai su que c’était le bon moment pour aller au port. Pourtant, le vent insidieux s’infiltrait, s’engouffrait dans le moindre espace vide et le ciel n’était qu’une chape grise. Voir le verre à moitié vide ? Non, j’ai préféré le voir à moitié plein. Je suis allée jusqu’au Cours d’Ajot qui surplombe la rade. Ce n’était pas l’heure des promenades ou des conversations échangées sur les bancs. Alors, j’ai apprécié pleinement cette tranquillité où les mots sont superflus, inutiles et où personne n'a envie de parler comme pour ne pas briser ces silences qui en disent long.
C’est une des vues que tu aimes : l’immensité de la mer qui s’étend devant toi et qui donne un sentiment de liberté. J’avais juste enfilé un blouson par-dessus mon vieux pull et relevé mon col. Mes cheveux dansaient devant mes yeux, emportés par le bruit singulier du vent comme une rumeur qui siffle aux oreilles. De là ou j’étais, je ne distinguais que quelques silhouettes empressées. Une par une, j’ai descendu chaque marche pour sentir au plus prêt le goût des embruns. J’ai marché le long des quais, les mains fourrées dans mes poches. Si tu avais été là, j’aurais joint mes doigts aux tiens comme dans un écheveau de laine. Quelques goélands faisaient des allers retours entre le bitume et l’Abeille Bourbon. Quand ils s’y posaient, ils observaient le moindre passage, le moindre changement de leurs yeux vivaces.
J’ai croisé un ou deux gars qui bossent pas loin dans les entrepôts. L’un d’eux avait sorti une cigarette et protégeait, tant bien que mal, la flamme de son briquet de ses mains tavelées par le sel. Ils m’ont fait un salut de la tête. Ce signe que l’on fait même si on ne connait pas mais qui dégage une forme de respect. Je crois que c’était l’étale : des remous blanchâtres et écumeux se brisaient puis se reformaient au gré du vent. C’est à ce moment que je t’aurais dit « La Hague, ça doit être pareil. Ce sont des endroits singuliers mais quand on en tombe amoureux, on ne peut plus s’en passer. » Tu aurais juste souri de m’entendre dire ça alors que souvent, je peste contre ce vent qui réveille mes douleurs.
Je ne sais plus combien de temps je suis restée à penser à tout et à rien. J’ai eu envie d’aller boire un café mais pas dans un de ces bars branchés. Non, dans un bar où les gens au comptoir discutent avec le patron ou lisent le journal. Un endroit où je me serais sentie à l’aise un peu comme à la maison. Mais, comme je ne pouvais pas partager tout cela avec toi, je suis rentrée.
Contrairement au personnage du livre, ce soir, je pourrais tout te décrire : les nuances de couleur, les vols des mouettes et le bruit du vent...
POIGNANT
Un livre poignant par le style épuré, par l'histoire...
L'auteur nous immicie dans les secrets mais surtout dans les douleurs profondes de cette famille.
Sans utiliser de palabre pouur les descriptions ou une rimambelle surabondante de dialogues, Julia Leigh va au plus profond des afflictions.
Dès le début, on se retrouve piégé et on a plus qu'une seule envie : le terminer.
Une lecture qui bouleverse et dont on ne sort pas indemne.
Un grand merci à Véronique de me l'avoir conseillé...
Truculent !
Absolument truculent !
Un livre qui donne un bon coup de punch qui regorge d'ironie.
Génial
"Une chaussure sur le toit" qui empêche une petite fille de trouver le sommeil , qui obsède une vieille dame ou un artiste en quête d'un renouveau d'inspiration. Voilà quelques un des personnages, qui de leur fenêre, voient, contemplent et s'interrogent sur cette chaussure qui les obsède.
Que fait cette chaussure sur un toit parisien coincé dans une gouttière ?
Les réponse sont dans ces nouvelles écrites avec un style piquant ou touchant quand la solitude , l'amour entrent en jeu.
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates
roman
De Mary Ann Shaffer, Annie Barrows
Traduit par Aline Azoulay-Pacvoň
NiL éditions
UN PETIT BIJOU
« Le cercle des amateurs d'épluchures de patates", drôle de nom qui fait penser aux premiers abords à un livre de cuisine pour les temps durs ou de disette. Un livre de recettes en tant de crise ? Non, vous n’y êtes pas. Derrière ce titre orignal, on découvre un vrai petit bijou distrayant, gai et charmant…On le lit comme on boit du petit lait en délectant et en savourant. Derrière cette plume si vive se cachait une dame d’un âge respectable, une ancienne bibliothécaire et libraire. J’en parle au passé car Mary Ann Shaffer est décédée avant la naissance officielle de cet enfant. Quand je me remémore cette lecture de mai, mon esprit pétille, s’étincelle de mille petits feux.
Début mai :
Bonjour Anna,
Je pensais justement à vous depuis jeudi dernier.
Jour où je me suis rendue au centre ville pour entendre entre autre le médecin m’annoncer que j’avais des rhumatismes aux mains. Passons ce bref épisode. Son cabinet étant tout proche de ma librairie et n’ayant plus qu’un seul livre sur ma table de chevet, l’occasion était idéale pour aller me ravitailler de nourritures substantielles.
Perdue dans mes pensées à savourer par avance le plaisir de choisir des livres, un bus dont l’affiche mentionnait « Sortie le 6 mai : je l’aimais », m’a gentiment laissé passer ( fait rare).
Le titre m’étant connu, en moins de deux, j’ai fait le rapprochement : un de vos livres adapté au cinéma !
Toute contente de me rendre le week-end prochain au cinéma, je vais voir ma libraire Karine. Elle est formidable ! Elle connaît mes goûts, me demande les dernières lectures que j’ai aimé ou moins, nous parlons de style, d’émotions…. Tout ce qui fait que j’aime un livre. Elle me dit « j’ai pensé à vous en terminant un livre ».
La voilà partie chercher mon futur objet d’heures de plaisirs. Elle revient en me tendant « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » où figure inscrit « Absolument délicieux- Anna Gavalda ».
J’ai rigolé et nous avons passé la ½ heure suivante à parler littérature car elle sait que vous êtes mon auteur préféré….
Et vous avez raison, ce livre est un régal ! Depuis vendredi, je côtoie tous ces gens, je partage leur vécu et j’ai l’impression d’être près d’eux pendant la guerre et de les comprendre.
Je vous fais confiance pour le livre que vous m’avez conseillé de lire. C’est la première fois qu’un auteur me fait cet honneur ! Vous me considérez donc comme une personne qui aime les mots, les émotions divulguées au détour d’une page, une lectrice qui a des jugements et qui aime discuter des livres. Vous ne me prenez pas de haut, une fois de plus, non, bien au contraire et cela me touche.
Dès demain, j’irais de retour voir Karine…