Après avoir vécu, comme quasiment tous les homosexuels, la peur du jugement de l’autre, les railleries, voire les agressions homophobes, Mathias Chaillot, journaliste, entreprend une recherche sur les connaissances scientifiques existant à ce jour, qui permettent d’expliquer, plus ou moins, l’orientation sexuelle des individus.

Ce livre, partant d’une démarche rationnelle et scientifique, est aussi une réflexion philosophique et sociologique à propos de la perception de l’homosexualité dans les sociétés humaines. Ainsi, l’auteur nous apprend que sur plus de 1500 espèces animales ayant des pratiques homosexuelles, l’espèce humaine est la seule à rejeter ses membres pour cette raison.

Ce livre se démarque de beaucoup de publications sur le même thème, car il est profondément humain, tout en étant totalement dépassionné. Même si le combat est loin d’être gagné, il peut contribuer, en douceur, à « banaliser » définitivement l’homosexualité, jusqu’à ce que ce sujet n’en soit plus un… et c’est ce qu’on peut souhaiter de meilleur à la communauté gay.

En nous racontant quelques heures (mouvementées !) de la vie d’un président de la République Française le jour de sa (courte) réélection, Mérédith le Dez dresse un portrait incisif de notre vie politique.

L’action se situe en France, mais elle pourrait, tout aussi bien, se situer dans une autre démocratie occidentale, et d’ailleurs, le « miracle suédois », qui eut son heure de gloire dans l’imaginaire collectif à une époque, en prend aussi pour son grade.

On sourit souvent, mais on rit jaune aussi, en découvrant les pages de ce récit qui sonne aussi juste que la « musique française » qui l’accompagne. Car sous un style élégant et léger, distrayant pourrait-on même dire, l’autrice dépeint les maux qui rongent nos régimes politiques : superficialité, complotisme, luttes intestines, absence de consensus, manque d’idéal.

Une invitation à nous remettre en cause, à nous regarder dans la glace, comme les cinq personnages des Miroirs de Ravel, l’oeuvre préférée d’un des protagonistes de ce roman.

Une enfance bousculée par les mutations de son père aux quatre coins du monde, une agression suivie d’une longue période de mal-être, une guérison aussitôt accompagnée de l’angoisse d’une rechute. Et l’écriture pour s’en sortir. Pour se lancer dans le vide et y survivre.
Sur la couverture de ce livre d’Amélie Nothomb, il est écrit « roman ». Il s’agit pourtant davantage d’un récit autobiographique, mais dont l’autrice cherche perpétuellement à s’échapper pour s’envoler, tels les oiseaux omniprésents au fil des pages, vers le monde imaginaire de la littérature.
Ecrire pour survivre. Pour défier la mort. Tout en prolongeant le lien avec les êtres aimés au-delà de la mort.
Si vous aimez le style précis, concis, toujours savant et parfois déjanté d’Amélie Nothomb, alors le dieu psychopompe saura vous entraîner, avec un plaisir certain, dans cet univers volatile qui n’appartient qu’à elle.

Ce roman est un cri. Un cri de rage, oui.
Rage contre l’injustice.
Rage contre la cruauté.
Rage contre la lâcheté.
Rage contre la trahison.
Rage contre la cupidité.

Et c’est aussi une histoire de solidarité, de complicité, d’entraide.

C’est, en quelque sorte, concentrée sur un petit bout de temps et un petit bout de terre, une histoire de l’humanité.

Sous la plume cinglante de Sorj Chalandon, Belle-Ile la bien nommée nous dévoile une image ô combien moins lumineuse que les aiguilles de Port-Coton magnifiées par Monet. Un passé enfoui dans la mémoire collective. Un passé récent pourtant. Tragique.

C’est un roman puissant, terriblement attachant, indispensable.

Guillaume Nail a déjà écrit plusieurs ouvrages pour la jeunesse.

Ce premier roman adulte est inspiré par un fait divers dramatique qui coûta la vie à dix-neuf enfants durant l’été 1969. Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, cet accident n’est pas le sujet du livre.

Le sujet de ce roman, c’est l’adolescence, ses doutes, ses errements, ses emballements. Cet âge instable comme les sables de la Loire où l’insouciance finissante de l’enfance se mêle à l’angoisse déjà présente des adultes. Où l’instinct grégaire tente vainement de faire oublier la solitude.

Le style très personnel de l’auteur, haché, elliptique voire même parfois presque télégraphique, traduit bien cette instabilité latente, présente tout au long du récit. Instabilité des êtres comme des paysages.

Une littérature de qualité qui pourra intéresser aussi bien les adultes que les ados.