- EAN13
- 9782130679721
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
- Date de publication
- 1992
- Collection
- Recherches politiques
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La Raison d'État
Politique et rationalité
Christian Lazzeri, Dominique Reynié
FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
Recherches politiques
Livre numérique
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À la question de savoir ce qu'est la raison d'État, il y a toujours une
réponse. Depuis longtemps en effet, nous dessinons par ces mots la figure d'un
pouvoir sans entrave. Dire que l'État possède cette capacité de briser la
norme et d'ignorer les lois, comme on s'affranchit d'obstacles exaspérants,
c'est reconnaître la fragilité de règles et de mécanismes qui prétendent
pourtant nous faire accepter l'autorité, en garantissant des limites à son
action. Il y a là l'aveu d'une inquiétude. Le scandale qui recouvre la raison
d'État, trahit notre position de sujets et notre scepticisme à l'égard des
rouages du droit constitutionnel. Pourtant, il apparaît vers la fin du XVIe
siècle une autre définition de la raison d'État, à laquelle se rattache
l'ensemble des contributions de cet ouvrage. On s'aperçoit alors que la
problématique de la raison d'État peut aussi bien se déplacer, pour éviter de
se laisser enfermer dans des conflits de légitimité. On se persuade que rien
ne présidera plus efficacement aux destinées d'un État, que la connaissance de
ses qualités spécifiques (peuple, géographie, ressources, etc.) et de la
manière d'en perfectionner l'usage. Prenant appui sur de nouveaux savoirs, une
telle raison d'État introduit une autre conception du pouvoir politique. Au-
delà de son rôle de simple dispensateur d'une autorité protectrice, le pouvoir
d'État s'entend désormais comme l'administration d'un peuple et de ses
ressources sur un territoire délimité. La nouvelle forme de l'action politique
devient le gouvernement.
réponse. Depuis longtemps en effet, nous dessinons par ces mots la figure d'un
pouvoir sans entrave. Dire que l'État possède cette capacité de briser la
norme et d'ignorer les lois, comme on s'affranchit d'obstacles exaspérants,
c'est reconnaître la fragilité de règles et de mécanismes qui prétendent
pourtant nous faire accepter l'autorité, en garantissant des limites à son
action. Il y a là l'aveu d'une inquiétude. Le scandale qui recouvre la raison
d'État, trahit notre position de sujets et notre scepticisme à l'égard des
rouages du droit constitutionnel. Pourtant, il apparaît vers la fin du XVIe
siècle une autre définition de la raison d'État, à laquelle se rattache
l'ensemble des contributions de cet ouvrage. On s'aperçoit alors que la
problématique de la raison d'État peut aussi bien se déplacer, pour éviter de
se laisser enfermer dans des conflits de légitimité. On se persuade que rien
ne présidera plus efficacement aux destinées d'un État, que la connaissance de
ses qualités spécifiques (peuple, géographie, ressources, etc.) et de la
manière d'en perfectionner l'usage. Prenant appui sur de nouveaux savoirs, une
telle raison d'État introduit une autre conception du pouvoir politique. Au-
delà de son rôle de simple dispensateur d'une autorité protectrice, le pouvoir
d'État s'entend désormais comme l'administration d'un peuple et de ses
ressources sur un territoire délimité. La nouvelle forme de l'action politique
devient le gouvernement.
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