- EAN13
- 9782213648736
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Aide EAN13 : 9782213648736
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Un chirurgien parisien du XVIIe siècle imaginait qu'on pourrait prolonger
indéfiniment l'existence des vieillards en injectant dans leurs veines le sang
d'un homme jeune. Mais l'espoir fut de courte durée et dans l'Europe classique
il resta difficile de vieillir. En société, tout vieillard est alors " un
Huron ". Molière ironise sur les duègnes et les barbons tandis que Corneille
déplore cette " vieillesse ennemie ", dont Rembrandt et Frans Hals donnent une
vision bien pessimiste.
Au XVIIIe siècle, tout bascule. Greuze, Diderot et les préromantiques
s'attendrissent sur les bons vieillards. Mieux soignés _ l'élixir de longue
vie de Cagliostro n'y fut sans doute pas pour grand-chose _ ils sont aussi
plus nombreux. Les catalogues de centenaires fleurissent. Finie l'époque des
vieux repoussants. Les rôles sont maintenant inversés:les grands-mères
racontent les sorcières aux enfants, les grands-pères deviennent des
patriarches " sages et frais ".
La Révolution, qui célèbre les vieillards dévoués à la patrie, élabore de
beaux projets de pensions de retraite, mais ils n'aboutissent pas. Au même
moment, le médecin du roi de Prusse s'intéresse à La Macrobiotique ou l'art de
prolonger la vie de l'homme. Et en effet, l'espérance de vie commence à
s'allonger, sans que Malthus en devine les conséquences.
Car au XIXe siècle, la vieillesse part à la conquête de l'Europe. Les têtes
grises triomphent à la tête des Etats: Louis-Philippe, Victoria, Metternich,
François-Joseph, les présidents de la IIIe République... Charcot fonde une
véritable médecine de la vieillesse. En France, comme en Angleterre ou en
Allemagne, se met enfin en place une politique sociale en faveur des vieux.
Certes l'éclatement de la famille entraîne pour beaucoup une nouvelle
solitude, mais ils acquièrent un petit revenu en même temps qu'un statut
social. Et le plus célèbre d'entre eux, Hugo, " le grand-père sans mesure ",
donne à la vieillesse sa plus belle dimension symbolique.
Jean-Pierre Bois, né en 1945, est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure
de l'Enseignement Technique, agrégé d'Histoire et docteur ès Lettres. Il est
actuellement professeur à l'Université de Nantes.
indéfiniment l'existence des vieillards en injectant dans leurs veines le sang
d'un homme jeune. Mais l'espoir fut de courte durée et dans l'Europe classique
il resta difficile de vieillir. En société, tout vieillard est alors " un
Huron ". Molière ironise sur les duègnes et les barbons tandis que Corneille
déplore cette " vieillesse ennemie ", dont Rembrandt et Frans Hals donnent une
vision bien pessimiste.
Au XVIIIe siècle, tout bascule. Greuze, Diderot et les préromantiques
s'attendrissent sur les bons vieillards. Mieux soignés _ l'élixir de longue
vie de Cagliostro n'y fut sans doute pas pour grand-chose _ ils sont aussi
plus nombreux. Les catalogues de centenaires fleurissent. Finie l'époque des
vieux repoussants. Les rôles sont maintenant inversés:les grands-mères
racontent les sorcières aux enfants, les grands-pères deviennent des
patriarches " sages et frais ".
La Révolution, qui célèbre les vieillards dévoués à la patrie, élabore de
beaux projets de pensions de retraite, mais ils n'aboutissent pas. Au même
moment, le médecin du roi de Prusse s'intéresse à La Macrobiotique ou l'art de
prolonger la vie de l'homme. Et en effet, l'espérance de vie commence à
s'allonger, sans que Malthus en devine les conséquences.
Car au XIXe siècle, la vieillesse part à la conquête de l'Europe. Les têtes
grises triomphent à la tête des Etats: Louis-Philippe, Victoria, Metternich,
François-Joseph, les présidents de la IIIe République... Charcot fonde une
véritable médecine de la vieillesse. En France, comme en Angleterre ou en
Allemagne, se met enfin en place une politique sociale en faveur des vieux.
Certes l'éclatement de la famille entraîne pour beaucoup une nouvelle
solitude, mais ils acquièrent un petit revenu en même temps qu'un statut
social. Et le plus célèbre d'entre eux, Hugo, " le grand-père sans mesure ",
donne à la vieillesse sa plus belle dimension symbolique.
Jean-Pierre Bois, né en 1945, est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure
de l'Enseignement Technique, agrégé d'Histoire et docteur ès Lettres. Il est
actuellement professeur à l'Université de Nantes.
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