- EAN13
- 9782711753680
- Éditeur
- Vuibert
- Date de publication
- 2004
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782711753680
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« On n'interroge plus la vie dans les laboratoires » déclarait François Jacob.
Partant de ce constat, l'auteur explique comment on a pu en arriver là :
l'objet central de la biologie contemporaine n'est plus la vie, mais le gène.
Or, depuis sa fondation par Mendel au XIXe siècle, la génétique est ce qu'on
appelle une science différentielle au sens où une différence dans un facteur
génétique est la cause d'une différence dans un phénotype observable. Il
s'ensuit que, là où il n'y a pas de différences, la génétique n'est plus
opérationnelle. Autrement dit, la génétique ne permet pas d'observer
l'invariant ni même de le concevoir. C'est notamment le cas pour le plus
important parmi tout ce qui est invariant : le fait que les organismes vivants
ne sont pas des « choses », mais des flux d'énergie et de matière organisés de
telle sorte que ces organismes se produisent en permanence, d'instant en
instant. Appelé autopoïèse, cet invariant-là est ignoré de la génétique. D'où
le divorce historique qui sépare la génétique de la biologie des organismes.
On peut penser que les grandes découvertes de la biologie moléculaire rendent
caduques ces considérations d'histoire et de philosophie des sciences, mais il
n'en est rien. On a, certes, découvert la structure moléculaire de l'ADN,
support matériel des gènes ainsi que le « code génétique ». Mais un organisme
vivant ne se réduit pas à un assemblage de protéines. Et les notions-clés d'«
information », de « message » et de « code » importées de la cybernétique ont
une face cachée : aucun message codé ne porte en lui-même le dispositif
permettant de l'interpréter.
L'auteur examine aussi les possibilités d'une réconciliation entre une
véritable biologie des organismes et une génétique ramenée à sa juste place
par une reconnaissance de ses limites : ce n'est pas parce que les gènes ne
peuvent pas tout faire qu'ils ne peuvent rien faire. Ils constituent
indéniablement le support d'informations codées puisque depuis trois milliards
d'années ces mêmes informations ont permis l'évolution par variation aléatoire
et sélection naturelle ; une évolution à laquelle nous ne devons pas moins que
l'ensemble des organismes vivants actuels.
Généticien de formation, John Stewart est depuis 1979 chargé de recherche au
CNRS. Après dix ans de recherches combinant génétique et physiologie chez la
souris, il a travaillé successivement dans les domaines de la sociologie des
sciences, de l'immunologie théorique, des sciences cognitives, et de la
philosophie de la technique. Il est l'auteur d'une centaine d'articles
scientifiques et de plusieurs livres portant notamment sur l'hérédité du QI,
sur les manipulations génétiques et sur l'évolution du système immunitaire. Il
est actuellement rattaché à l'Université de technologie de Compiègne.
Partant de ce constat, l'auteur explique comment on a pu en arriver là :
l'objet central de la biologie contemporaine n'est plus la vie, mais le gène.
Or, depuis sa fondation par Mendel au XIXe siècle, la génétique est ce qu'on
appelle une science différentielle au sens où une différence dans un facteur
génétique est la cause d'une différence dans un phénotype observable. Il
s'ensuit que, là où il n'y a pas de différences, la génétique n'est plus
opérationnelle. Autrement dit, la génétique ne permet pas d'observer
l'invariant ni même de le concevoir. C'est notamment le cas pour le plus
important parmi tout ce qui est invariant : le fait que les organismes vivants
ne sont pas des « choses », mais des flux d'énergie et de matière organisés de
telle sorte que ces organismes se produisent en permanence, d'instant en
instant. Appelé autopoïèse, cet invariant-là est ignoré de la génétique. D'où
le divorce historique qui sépare la génétique de la biologie des organismes.
On peut penser que les grandes découvertes de la biologie moléculaire rendent
caduques ces considérations d'histoire et de philosophie des sciences, mais il
n'en est rien. On a, certes, découvert la structure moléculaire de l'ADN,
support matériel des gènes ainsi que le « code génétique ». Mais un organisme
vivant ne se réduit pas à un assemblage de protéines. Et les notions-clés d'«
information », de « message » et de « code » importées de la cybernétique ont
une face cachée : aucun message codé ne porte en lui-même le dispositif
permettant de l'interpréter.
L'auteur examine aussi les possibilités d'une réconciliation entre une
véritable biologie des organismes et une génétique ramenée à sa juste place
par une reconnaissance de ses limites : ce n'est pas parce que les gènes ne
peuvent pas tout faire qu'ils ne peuvent rien faire. Ils constituent
indéniablement le support d'informations codées puisque depuis trois milliards
d'années ces mêmes informations ont permis l'évolution par variation aléatoire
et sélection naturelle ; une évolution à laquelle nous ne devons pas moins que
l'ensemble des organismes vivants actuels.
Généticien de formation, John Stewart est depuis 1979 chargé de recherche au
CNRS. Après dix ans de recherches combinant génétique et physiologie chez la
souris, il a travaillé successivement dans les domaines de la sociologie des
sciences, de l'immunologie théorique, des sciences cognitives, et de la
philosophie de la technique. Il est l'auteur d'une centaine d'articles
scientifiques et de plusieurs livres portant notamment sur l'hérédité du QI,
sur les manipulations génétiques et sur l'évolution du système immunitaire. Il
est actuellement rattaché à l'Université de technologie de Compiègne.
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