- EAN13
- 9782763794419
- Éditeur
- PUL Diffusion
- Date de publication
- 09/06/2013
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
-
Aide EAN13 : 9782763794419
- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
56.78
[…] Eh quoi ! se disait-il, serais-je condamné à travailler comme journalier,
comme homme de peine, dans les lieux mêmes où mon père cultivait pour son
propre compte ? La pensée d’émigrer, de s’expatrier, lui venait bien
quelquefois, mais il la repoussait aussitôt comme anti-patriotique, anti-
nationale. […] Mais dites-moi, je vous prie, puis-je en toute confiance
choisir dans les milliers d’arpents non encore défrichés de ces vastes Cantons
de l’Est, le lot qui me conviendra, sauf à en payer plus tard le prix au
propriétaire, quand il me sera connu ? […]. Oh ! Gardez-vous-en bien. Si je
vous racontais tous les malheurs qui sont résultés des imprudences de ce
genre, et dont nos pauvres compatriotes ont été les victimes, depuis un
certain nombre d’années, vous en frémiriez. Les grands propriétaires de ces
terres incultes ne sont pas connus aujourd’hui, mais ils se cachent comme le
loup qui guette sa proie ; et lorsque, après plusieurs années de travail, un
défricheur industrieux aura doublé la valeur de leur propriété, ils se
montreront tout-à-coup pour l’en faire déguerpir. […] Eh bien ! dit Jean d’un
ton sérieux, je suis devenu propriétaire. J’ai maintenant à moi, en pleine
propriété, sans aucune redevance quelconque, sans lods et ventes, ni cens et
rentes, ni droit de banalité, ni droit de retrait, ni aucun droit quelconque,
un magnifique lopin de terre de cent acres de terre…
comme homme de peine, dans les lieux mêmes où mon père cultivait pour son
propre compte ? La pensée d’émigrer, de s’expatrier, lui venait bien
quelquefois, mais il la repoussait aussitôt comme anti-patriotique, anti-
nationale. […] Mais dites-moi, je vous prie, puis-je en toute confiance
choisir dans les milliers d’arpents non encore défrichés de ces vastes Cantons
de l’Est, le lot qui me conviendra, sauf à en payer plus tard le prix au
propriétaire, quand il me sera connu ? […]. Oh ! Gardez-vous-en bien. Si je
vous racontais tous les malheurs qui sont résultés des imprudences de ce
genre, et dont nos pauvres compatriotes ont été les victimes, depuis un
certain nombre d’années, vous en frémiriez. Les grands propriétaires de ces
terres incultes ne sont pas connus aujourd’hui, mais ils se cachent comme le
loup qui guette sa proie ; et lorsque, après plusieurs années de travail, un
défricheur industrieux aura doublé la valeur de leur propriété, ils se
montreront tout-à-coup pour l’en faire déguerpir. […] Eh bien ! dit Jean d’un
ton sérieux, je suis devenu propriétaire. J’ai maintenant à moi, en pleine
propriété, sans aucune redevance quelconque, sans lods et ventes, ni cens et
rentes, ni droit de banalité, ni droit de retrait, ni aucun droit quelconque,
un magnifique lopin de terre de cent acres de terre…
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