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La Vérité sur le mensonge, Nouvelles
EAN13
9782889441136
Éditeur
Éditions Slatkine
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Vérité sur le mensonge

Nouvelles

Éditions Slatkine

Indisponible

Autre version disponible

Découvrez dix récits aux univers inédits et aux personnages touchants !

Dix grandes histoires sur des petits riens, et pourtant sur l’essentiel. Des
histoires sur le malheur d’être libre, et sur une femme confrontée à une
décision existentielle. Des histoires à propos d’un endroit où on ne veut pas
aller, mais qui devient un foyer. À propos d’un scénariste d’aujourd’hui qui,
en panne d’inspiration, est catapulté dans le Hollywood des années 70. Et,
enfin, des histoires tirées de La Fin de la solitude, éclairant un sombre
secret de famille et un rêve d’enfant…
Dix grandes histoires très différentes, d’un monde dans lequel mensonges,
rêves, vérités se croisent et se confondent. Tour à tour touchantes, drôles,
surprenantes et, souvent, inoubliables.

Alternant réalisme et fantastique, ce recueil de nouvelles courtes mais
inoubliables vous emportera entre vérité et mensonge jusqu'à des dénouements
surprenants !

EXTRAIT

Une douleur subite et inconnue lui transperça la cheville. Henry haleta de
fureur. Il ôta chaussure et chaussette et passa son doigt sur la zone enflée,
la grosse veine palpitait. Soudain il cria, étonnamment fort. Il tendit
l’oreille, mais la forêt ne lui envoya d’autre réponse que le clapotement sans
fin de la pluie. Et toujours cette image de son fils au moment où il était
parti, qui voulait encore lui dire quelque chose, et lui qui sortait dans le
couloir pour téléphoner.
Henry regarda le chemin blafard devant lui, il ne le distinguait presque plus.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Il eut honte, mais il était trop épuisé
pour s’en défendre. Avec ses mains froides il s’essuya le visage, puis
repartit en clopinant. À chacun de ses pas, il imaginait un puits dans lequel
il déverserait toutes ses souffrances ; un truc qu’il avait appris du temps de
son service militaire.
Maintenant, il devait être minuit. Il se considérait comme sportif, mais il
n’avait quasiment plus de force dans les jambes tellement il était fatigué et
affamé. Il s’entendait haleter ; les vieillards devaient avoir cette sensation
! Mais penser à ses enfants le faisait avancer. Peut-être fallait-il une virée
de ce genre pour qu’il comprenne la leçon, il allait corriger ses erreurs et
tout changer, à supposer qu’il finisse par rentrer chez lui.
Quand il atteignit enfin la clairière, plongée dans la nuit, il n’y croyait
presque plus. Dans sa tête, l’image floue d’un après-midi d’été, quand sa
fille était partie en courant puis s’était retournée pour lui faire signe de
loin.
Henry descendit lentement la rue en boitillant jusqu’à leur maison de
vacances. Quand il était jeune, dans des moments comme ça il se serait déjà
mis à courir, et maintenant aussi il sentait son cœur battre plus vite à
chaque pas. En passant devant la maison du voisin, il fit une courte pause :
ce cabanon vitré de mauvais goût avait-il toujours été là ? Il secoua la tête,
l’architecte était nul.
Enfin, il arriva à la clôture du jardin de sa propriété. Il se disait que tout
le monde dormirait, que les fenêtres seraient plongées dans l’obscurité, mais
à sa grande surprise la lumière était encore allumée dans la salle de séjour,
et il vit sa femme assise sur les marches devant la porte.Comme quand elle
l’attendait à la fin de la journée. Henry la regarda un assez long moment avec
émotion, mais il avait du mal à la distinguer dans l’obscurité. Et à cet
instant, elle le vit.
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