Spinoza d'après les livres de sa bibliothèque

Le 21 février 1677, Spinoza mourait. On dressa l'inventaire de ses biens. Il laissait le peu qu'il fallait attendre d'un philosophe qui avait professé le mépris des honneurs et des richesses, et qui avait conformé sa vie à ses principes. Sa véritable fortune était constituée par une modeste bibliothèque  de quelque 160 volumes. L'inventaire nous est parvenu. Il a été publié. Paul Vulliaud, dans Spinoza d'après les livres de sa bibliothèque (1ere édition : 1934), passe donc en revue ces livres. Il nous fournit de nombreux détails sur ces volumes et leurs auteurs et essaie de préciser le motif qui a déterminé le choix de Spinoza. Ainsi, l'auteur relève que le philosophe a eu le souci de se munir des meilleurs outils dans l'exégèse de la Bible (volumes en hébreu classique et rabbinique) et signale l'excellent choix et le nombre des ouvrages scientifiques dont Spinoza a jugé utile de faire l'étude. Le but poursuivi par Paul Vulliaud était, en s'occupant des livres que Spinoza a lus, de dégager sa personnalité intellectuelle. « On peut étudier l'Éthique et les sources de l'Éthique. Je me propose d'évoquer l'auteur de l'Éthique dans le cadre de sa vie et dans son milieu, en me souvenant, d'ailleurs, qu'il ne fut pas un érudit, mais un penseur qui concentra ses forces dans la méditation. »