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Les enquêtes du département V, tome 1, Miséricorde

Jussi Adler-Olsen

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    23 janvier 2013

    Pas mal du tout ce premier volume des aventures de Carl et Assad. On assiste à la naissance du Département V, à leur première collaboration. Le lecteur suit en parallèle, les tergiversations de Carl pas très emballé pour se coltiner de vieux dossiers avec un homme de ménage réfugié politique au passé inconnu (songez, qu'il porte le même nom que l'ancien dirigeant autoritaire de la Syrie, le père de l'actuel qui ne fait pas mieux voire pire que son papa !) et les souffrances de Merete enfermée dans un caisson pendant cinq longues années. Si l'on peut deviner rapidement les raisons de son rapt, puis celles de sa séquestration et les auteurs, l'intérêt du livre consiste au raisonnement des enquêteurs pour parvenir aux bonnes conclusions et à la relation qui s'instaure entre Carl et Assad.


    Carl est un vieux flic à l'ancienne, désabusé, démotivé depuis cette fusillade, qui vit dans une modeste maison en banlieue avec son beau-fils et un locataire éternel étudiant qui le materne. Son ex-femme l'a quitté pour aller vivre ses passions amoureuses dans... l'abri de jardin !
    Assad est recruté comme homme de ménage, préposé au café ; il s'avère précieux, doté d'un sens de la réflexion affiné et sensé et malgré quelques initiatives maladroites, très utile :
    "Assad avait sûrement extrapolé un peu en remplissant sa mission, mais à quoi fallait-il s'attendre de la part d'un assistant, docteur ès gants de caoutchouc et seau en plastique ? Il faut bien ramper avant d'apprendre à marcher." (p.93)
    Cette enquête qui commence en dilettante petit à petit se professionnalise, car Carl reprend goût à son travail, Assad n'y étant pas étranger. Un duo très improbable qui fonctionne. Assad ajoute le côté décalé, humoristique qui fait que l'on ne s'ennuie pas du tout au long de ces 526 pages (version poche). A tel point, pour ne rien vous cacher, bande de petits veinards, que Délivrance, le troisième opus de cette série qui vient de sortir, m'attend gentiment et que je viens d'acquérir la deuxième aventure du Département V, Profanation, dont je parlerai bientôt.


  • Conseillé par
    13 janvier 2013

    En 2002, Merete Lyyngaard, vice-présidente du parti démocrate danois, disparaît sur un ferry alors qu'elle se rend à Berlin avec son frère. Est-elle tombée par-dessus bord accidentellement? S'est-elle suicidée? A-t-elle été poussée? Par son frère? Ou a-t-elle choisi de disparaître pour refaire sa vie ailleurs? Les questions sont restées sans réponse puisque son corps n'a jamais été retrouvé et que le temps a effacé le souvenir de la jeune femme qui incarnait l'avenir politique du pays. Cinq après, les journaux ne parlent plus de cette énigme et la police a abandonné l'enquête. Pourtant, un homme va, par la force des choses, rouvrir le dossier de Merete.

    En effet, Carl Mørck revient travailler après un congé maladie pour apprendre qu'il est promu à la tête du Département V, un nouveau service de police spécialisé dans les vieilles affaires non élucidées, une manière pour son supérieur de se débarrasser d'un collègue irascible dont le caractère déjà difficile ne s'est pas arrangé après l'incident où il a été blessé et où un collègue a perdu la vie pendant qu'un autre gît, paralysé, sur un lit d'hôpital. Mørck, bien décidé à se la couler douce dans ses nouvelles fonctions, finit par s'intéresser au cas de Merete Lyyngaard et commence une enquête, secondé par son étrange assistant Assad, un syrien futé et débrouillard qui, très vite, délaisse son seau et sa serpillière pour dévoiler ses capacités d'observation et de déduction.

    Totale réussite pour cette première enquête du département V! C'est un vrai plaisir de faire la connaissance de ce duo d'enquêteurs hors normes : Mørck, le policier bourru, trop franc pour être apprécié de ses collègues, empêtré dans une vie conjugale un peu spéciale, rongé de remords de ne pas avoir pu sauver ses collègues d'une fusillade, et son assistant, le syrien Assad, véritable fée du logis, chauffeur casse-cou, bon musulman muni de son tapis de prière et de sa boussole pour toujours trouver la direction de La Mecque. Ce n'était pas gagné d'avance mais ces deux-là finissent par s'entendre et s'unissent pour remonter la piste d'une femme politique disparue. D'elle je ne dirai rien pour ne pas déflorer l'intrigue mais son calvaire est très bien décrit et le suspense est infernal, jusqu'à la toute fin on tremble pour elle, tout en admirant sa force de caractère et sa combativité.
    Bref, Miséricorde est un excellent polar qui a comme seul défaut d'entraîner le lecteur vers une inévitable nuit blanche.