Un très bel ouvrage, fruit d’un long et patient travail de recherche qui apporte un éclairage indispensable sur les cinq siècles du Havre. Le texte de Claire Etienne-Steiner est complété par une sélection de photographies, dessins et plans formidable.
Le commissaire Yeruldelgger enquête sur l’assassinat d’une prostituée dont le fils a disparu. Il explore avec ses équipiers la Mongolie, la Russie, la Chine et arrive finalement au Havre où six jeunes garçons sont retrouvés morts dans un container. Le lecteur est embarqué sur les terres lointaines que l’auteur décrit formidablement, et accompagne les personnages au caractère bien trempé à travers les intrigues tirées au cordeau.
Il fallait la plume de Jean Teulé pour évoquer avec tant de verve les amours tumultueuses et passionnées de la belle Héloïse avec le théologien Pierre Abélard qui prend à tout point de vue en charge l’éducation de la jeune fille.
L’influent chanoine Fulbert mettra un terme à ces élucubrations jusqu’à ce que le célèbre philosophe devienne « chapon pour dîner de la Noël » (sic) et s’exile en ermite. Ce qui n’empêchera pas les deux héros du roman de poursuivre leur correspondance, dont Jean Teulé s’est inspiré pour ce récit croustillant.
Une microbiologiste découvre trois cadavres de cygnes sur une étendue d’eau. Dans le même temps, les ossements de quatre corps sont retrouvés dans un étang. Alors qu’une grippe à la souche non identifiable vire à l’épidémie jusque dans les locaux du quai des Orfèvres, les enquêteurs Sharko et Henebelle sont sur le qui-vive. Un récit haletant et sans répit qui permet à Franck Thilliez de plonger le lecteur dans le monde scientifique de l’Institut Pasteur et de donner plus d’épaisseur encore à ses deux policiers fétiches.
Le château de Sigmaringen, réquisitionné en 1944 pour servir de refuge à Pétain et aux membres du gouvernement de Vichy, devient très vite le théâtre de querelles, coups d’éclat et trahisons, révélant les passions et ambitions des uns et des autres. Depuis les coulisses où il œuvre sans bruit, le majordome Julius, fin mélomane, écoute, sait tout et voit se jouer devant lui une étrange partition. C’est une « comédie bouffonne » avoue Pierre Assouline, qui tire habilement les ficelles de l’histoire et de la littérature dans ce roman passionnant.